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24 octobre 2024 9 h 44 min

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Est-ce possible de renégocier les contrats d’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal? Depuis le 11 juin, le pays est un producteur de pétrole (avec une cible de production de 100 000 barils par jour) et s’apprête à vendre son gaz (2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié annuellement) d’ici fin 2024. Néanmoins, les contrats en place pour l’exploitation de ces ressources sont considérés comme « extrêmement désavantageux » par les autorités récentes. En adhérant à ses engagements de campagne, le président élu le 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, progresse avec prudence dans ce labyrinthe complexe.

Suite à une annonce au début avril pour un audit du secteur de l’exploitation minière, le président du Sénégal a réitéré son intention le 21 août dernier, en annonçant la création d’une commission de revue chargée de faire l’inventaire des contrats que le Sénégal a signés en matière d’exploitation d’hydrocarbures. « Si les parties [étrangères] n’ont pas respecté les engagements et obligations que la loi sénégalaise ou les contrats signés leur imposent, il nous faudra bien sûr rétablir une équité et un équilibre contractuel plus grand », déclarait-il le 29 septembre, lors d’un entretien avec Al-Jazira, la chaîne de télévision qatari.

Les contrats concernant les gisements hors des côtes sénégalaises sont sous surveillance des autorités. Le projet de gaz offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé dans la partie la plus au nord des eaux territoriales du pays, est partagé avec la Mauritanie et est exploité par British Petroleum, qui est estimé à 563 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel. Ensuite, il y a le domaine gazier offshore de Yakaar-Teranga, estimé à 527 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel, qui est exploité par Kosmos Energy, une entreprise américaine. Enfin, les accords d’exploitation du gisement pétrolier offshore de Sangomar, géré par la société australienne Woodside, qui compte 630 millions de barils de pétrole brut, sont désormais en cours de production.

D’après la Société nationale des pétroles du Sénégal (Petrosen), la moyenne annuelle des revenus combinés des gisements est estimée à 700 milliards de francs CFA, soit plus d’un milliard d’euros.

Daouda Diene, analyste économique senior pour le Natural Resource Governance Institute (NRGI), estime qu’il existe toujours une possibilité de renégociation, car tout contrat a des dispositions anticipant de potentielles mises à jour ou des différends. Il considère le processus comme pas inédit, ayant été observé précédemment en Bolivie en 2006, en Sierra Leone en 2008 et en Guinée en 2011.