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24 octobre 2024 8 h 44 min

Procès Weinstein New York 2025

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Le prochain procès de Harvey Weinstein à New York a été différé jusqu’en 2025 comme annoncé par le juge Curtis Farber le mercredi 23 octobre, allouant plus de temps à la défense de l’ancien magnat d’Hollywood. Il sera à nouveau jugé pour des accusations de viol et d’agression sexuelle. La prochaine audience aura lieu le 29 janvier 2025, date à laquelle le procès pour toutes les accusations devrait être fixé.

Harvey Weinstein, âgé de 72 ans, est apparu lors des récentes audiences de procédure dans un état physiquement affaibli et sur une chaise roulante, deux jours après la nouvelle que les médias américains avaient annoncé qu’il souffrait d’un cancer de la moelle osseuse.

Weinstein, l’ancien patron des studios Miramax, doit être rejugé à New York après l’annulation spectaculaire par une cour d’appel fin avril de sa condamnation en 2020 à vingt-trois ans de prison pour le viol de Jessica Mann, une actrice, et l’agression sexuelle de Mimi Haleyi, assistante de production.

Un premier procès avait été fixé pour le 12 novembre, mais entre-temps le bureau du procureur de Manhattan a inculpé Weinstein pour une autre agression sexuelle présumée au printemps 2006 dans un hôtel de Manhattan, accusation que Weinstein a niée en demandant un procès séparé.

Weinstein restera en prison jusqu’aux prochaines audiences, suite à une condamnation en 2023 à seize ans d’emprisonnement à Los Angeles pour viol et agressions sexuelles commises en 2013 sur une actrice et mannequin italienne dans un hôtel de Beverly Hills.

Les divulgations de 2017 concernant les agressions sexuelles perpétrées par ce puissant magnat d’Hollywood ont provoqué une réaction mondiale et ont permis à de nombreuses victimes de s’exprimer. Harvey Weinstein a été accusé par plus de quatre-vingts femmes de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol, y compris des célébrités comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Ashley Judd.

Il y a cinq ans, le scandale Weinstein a éclaté aux États-Unis, déclenchant une réaction mondiale qui a ouvert la voie à la dénonciation des violences sexistes et sexuelles. Le Monde a analysé l’étendue du phénomène et son impact sur nos sociétés dans une série d’articles.

Cinq ans après #metoo, voici comment les choses ont évolué dans les familles, les écoles, les tribunaux… Il existe un décalage entre la perception des violences sexuelles et leur réalité. Malgré des revers, la vague #metoo a profondément transformé les États-Unis. À Hollywood, les femmes jouent désormais un rôle plus important. Les scénarios de films français ont connu un tournant colossal. #metoo est une source de motivation pour les militantes féministes.

La vague #metoo a également impacté le monde politique. Six ans plus tard, six jeunes adultes décrivent comment le mouvement a influencé leurs interactions avec les autres. « Aujourd’hui, tous les jeunes adultes sont déjà conscients du concept de consentement. » À Saint-Denis, le #metoo des quartiers populaires rencontre des difficultés. Au sein des partis de gauche, une disparité persiste entre les féministes et la direction.

En Afrique francophone, le combat contre les violences sexuelles mené par les féministes est un défi. Avant #metoo, le mouvement #niunamenos mobilisait l’Amérique latine. Malgré le mouvement, la résistance persiste au Japon et en Corée du Sud.

Le domaine du cinéma, du théâtre et de la danse a vu des progrès dans les dispositifs de prévention, mais également certaines limites. L’Ecole supérieure d’art dramatique du Nord a fait du consentement sa bannière. Cependant, la lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel reste une bataille difficile à mener dans les entreprises. Souvent, une transaction à l’amiable est favorisée dans les cas de harcèlement sexuel en entreprise. Le mouvement #metoo a fait évoluer certaines choses dans la publicité sans pour autant éliminer l’impunité. Chez Google, la marche de 2018 a permis certains progrès, mais des conflits persistent. Un continuum de violences est utilisé pour dévaloriser et contrôler les femmes. Cinq ans après #metoo, l’antiféminisme trouve un terreau fertile sur les réseaux sociaux. Amia Srinivasan plaide pour une vraie libération sexuelle dans son livre « Le Droit au sexe ». Après #metoo, les parents cherchent à éduquer leurs enfants sur ces questions et apprennent aussi d’eux. L’éducation à la sexualité à l’école requiert plus de moyens. Certains hommes découvrent le potentiel libérateur de #metoo selon l’historien Ivan Jablonka.