Le 7 octobre, un an après les attaques du Hamas en Israël, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), un organisme formé en novembre 2010 pour encourager le dialogue interreligieux, a lancé un « appel international en faveur de la paix et de la fraternité ». Cette appel a été signé par des leaders catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, bouddhistes et musulmans. Antony Boussemart, le président de l’Union bouddhiste de France, s’est réjoui de cet accord, soulignant que si les leaders religieux ne pouvaient pas s’entendre entre eux, il serait difficile de demander à leurs fidèles de faire de même.
Le texte vise à souligner l’importance du dialogue interreligieux, condamnant les « violences terroristes ou militaires » et soulignant « l’énorme douleur des civils israéliens, palestiniens et libanais ». Il dénonce également l’augmentation des discriminations antimusulmanes et des actes antisémites en France au cours de l’année écoulée. Cependant, certains des initiateurs de ce document ont admis que bien que le dialogue n’ait jamais cessé entre les religions, la formulation du document a nécessité une grande diplomatie.
Après les Jeux de Paris, où le succès du centre multi-confessionnel dans le village olympique a démontré l’importance du dialogue interreligieux, les leaders religieux ont participé à la rencontre internationale pour la paix de la communauté Sant’Egidio à Paris fin septembre. L’événement a offert l’occasion parfaite pour finaliser et confirmer que la CRCF devait publier un texte commun le 7 octobre. Le précédent communiqué, publié en octobre 2023, a été utilisé comme point de départ, avec des ajustements apportés pour tenir compte de l’évolution du conflit au Proche-Orient et du nombre croissant de victimes. Plusieurs versions du texte ont été examinées avant publication.
Qui est prêt à manier la plume? Un regard objectif est requis. C’est pourquoi Christian Krieger, le président du protestantisme français, se porte volontaire pour le brouillon initial. « Le but était de forger un consensus, où chaque participant ajouterait ses essentiels et où tous se retrouveraient », explique le pasteur Krieger. Par la suite, l’ébauche est peaufinée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, à la tête de la Conférence des évêques de France. « Certains cultes ont la responsabilité d’agir comme médiateur en ces temps incertains », résume le pasteur Krieger.
Après une période de dix jours, un accord est atteint entre les représentants religieux sur un texte unifié. Selon tous les intervenants contactés, une « connexion amicale » qui s’est développée au fil du temps a facilité cet accord. « Nous avons suffisamment confiance les uns envers les autres pour exprimer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. De ce fait, nous dialoguons, nous partageons et nous parvenons à un point d’équilibre », affirme Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France.
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