Durant son premier mandat en tant que président de 2019 à 2023, Nayib Bukele et sa famille ont accumulé une vaste possession de terrains qui s’étend sur 363 hectares. La famille du président, y compris sa femme, sa mère et ses frères, ont investi 9,2 millions de dollars (soit environ 8,5 millions d’euros) dans l’achat de seize propriétés depuis 2019.
Ces acquisitions sont au cœur d’une enquête menée par le consortium de médias indépendants Redaccion regional, intitulée « Bukele & Cie, la nouvelle famille de propriétaires fonciers du Salvador ». Le Président salvadorien, qui se présente lui-même comme « incorruptible », a réagi avec colère à ce rapport.
Bukele avait engagé le 1er juin 2023 à combattre la corruption à l’image de sa lutte contre les gangs, allant même jusqu’à annoncer la création d’une prison destinée aux individus corrompus, similaire au « centre de confinement du terrorisme » où sont incarcérés les membres des gangs dans des conditions déplorables. Il a fortement répondu à cette investigation sur les médias sociaux le 9 octobre, dénigrant le travail des journalistes.
Il a accusé ces derniers d’être des employés de Soros, philanthrope et fondateur de l’ONG Open Society qui soutient plusieurs médias dans la région, et d’être chargés de le discréditer. Il soutient que les résultats de leurs « enquêtes » ne tiennent pas face à l’analyse d’un comptable, encore moins celle d’un conseiller financier. Il s’est aussi défendu en disant qu’ils ne sont pas parfaits, mais rejette toute accusation de corruption.
L’enquête a été dépeinte comme une «attaque de l’opposition sous prétexte de journalisme» entre autres par le frère de Karim Bukele et plusieurs membres significatifs du parti Nuevas Ideas, a détaillé plusieurs tweets. «On souhaiterait recevoir des financements des ONG de George Soros, mais cela n’est pas notre réalité. Nous sommes présentés comme des opposants travaillant pour un milliardaire étranger pour principalement détourner l’attention de la principale question de l’enquête: D’où provient l’argent ?», mentionne Daniel Valencia, directeur de Redaccion regional. Suite à nos questions à la présidence et l’exposition de notre enquête, notre site internet a subi des cyberattaques. Je ne peux affirmer avec certitude que la présidence est coupable, mais la coïncidence est inquiétante.
Le président a plusieurs fois montré de l’hostilité envers les journalistes indépendants, les excluant des conférences de presse officielles. «Je suis banni des médias sociaux de la moitié des institutions nationales. Bukele a instruit que personne au sein du gouvernement communique avec nous» explique Jaime Quintanilla, qui a conduit l’enquête tout en recevant des menaces et des insultes.
Des différends relatifs à l’industrie du café sont également soulevés. Cet article est réservé aux abonnés, 51.37% du contenu restant à lire.
Laisser un commentaire