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Police sans directeur, accord absent

Le troisième étage de la rue des Saussaies dans le 8ème arrondissement de Paris, a subi un rafraîchissement avec la pose d’une nouvelle moquette et une peinture fraîche sur les murs. Cela n’empêche pas le bureau du Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) de rester vacant. Frédéric Veaux, qui a pris sa retraite le 29 Septembre, n’a pas encore été remplacé.

L’annonce de la nomination de son successeur devait initialement coincider avec le conseil des ministres du 16 Octobre. Néanmoins, la confirmation a été repoussée deux fois, la dernière fois le 21 Octobre, après une discussion entre le Président de la République et le Ministre de l’Interieur, Bruno Retailleau. Un nom provoque la controverse – Alexandre Brugère, ancien directeur de cabinet du prédécesseur de M. Retailleau à la Place Beauvau, Gérald Darmanin.

Les discussions en amont de l’été avaient laissé penser que tout était résolu et que l’approbation de l’Elysée avait été obtenue, d’après des sources proches de M. Darmanin. La nomination de M. Brugère semblait être un choix rationnel mais aussi une étape logique dans sa carrière fulgurante au sein du gouvernement. Ancien conseiller social de Gérald Darmanin lorsqu’il a rejoint la Place Beauvau en juillet 2020, M. Brugère a été nommé directeur de cabinet du ministre de l’Interieur en Janvier 2023, après avoir obtenu de manière surprenante le poste de préfet à l’âge de 35 ans, trois mois auparavant. Sa nomination rapide a suscité des critiques au sein de l’élite de la fonction publique.

Depuis son poste de travail luxueusement orné de draperies et de toiles murales à l’échelle du sol à la Place Beauvau, M. Brugère a joué un rôle-clé dans la configuration du ministère, étant principalement responsabilisé des rapports avec les syndicats policiers. C’est aussi la principale raison que M. Darmanin avait établie avant l’été pour pousser son protégé: qui d’autre que « Alex » pourrait gérer les interactions souvent agitées avec les associations professionnelles, co-gestionnaires réelles de l’institution?

« Des conflits de calendrier »

Cependant, à la mi-juillet, comme révélé par les sites Politico et La Lettre A, aucun décret nommant M. Brugère comme DGPN n’est inscrit à l’agenda de la dernière réunion du conseil des ministres du gouvernement Attal. Des négociations de dernière heure avec l’Elysée ne changent rien. Au lieu de succomber aux pressions de son ministre de l’Intérieur, Emmanuel Macron préfère reporter indéfiniment une trentaine de « mouvements », ces modifications des affectations de hauts fonctionnaires. Un retard attribué à « des conflits de calendrier avec un mouvement anticipé à Quai d’Orsay », selon l’entourage de M. Darmanin.

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