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22 octobre 2024 5 h 49 min

Enquête Santini : juge saisi

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L’affaire concernant André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, a pris un nouveau tournant. Une investigation préalable pour divers crimes rattachés à la sexualité et d’abus moral a été lancée en juillet 2022 par le tribunal de Nanterre. Récemment, cette enquête a été transférée à un juge d’instruction, selon ce qu’a rapporté Le Monde le lundi 21 octobre.
Selon le tribunal de Nanterre, une procédure judiciaire a été mise en œuvre contre Santini, âgé de 83 ans. En plus d’être le maire de sa ville depuis 1980, il est aussi vice-président du Grand Paris et à la tête du Syndicat des eaux d’Ile-de-France, depuis 1983.
Suite à une plainte déposée le 26 octobre 2023 par son ancien chef de cabinet, par le biais de l’avocate Christelle Mazza, un juge d’instruction a été désigné. Cette action s’est ajoutée à la procédure judiciaire déjà en cours, comme le confirme le tribunal de Nanterre.
Le plaignant, ancien collaborateur proche de Santini, et l’ancien huissier du maire, avaient tous deux porté plainte en juin 2022 pour des accusations présumées de violence sexuelle, de harcèlement sexuel et moral. Celui-ci avait alors vigoureusement nié ces allégations.
Dégradation de la carrière professionnelle.

Me Mazza a présenté au tribunal une série d’enregistrements, faisant ainsi écho à ce que Le Monde avait rapporté en novembre 2022. Ces enregistrements, capturés entre juillet 2021 et mai 2022 par les deux plaignants, ont été soumis aux enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne lors de leur interrogatoire.

Ayant tous deux été licenciés par l’édile à la mi-mai 2022 sous prétexte d’une « rupture des liens de confiance nécessaires à [leur] collaboration », les plaignants ont vécu cela comme une dégradation soudaine de leur statut professionnel. En détail, M. Santini leur avait reproché une absence médicale due au Covid-19.

Sollicités par Le Monde, ni André Santini ni son avocat, Marc Bellanger, n’ont pour l’instant répondu. Quant à l’édile, il avait porté plainte en novembre 2022 pour « dénonciation calomnieuse » et « tentative d’extorsion ».

« Un homme qui se maintient au pouvoir pendant quarante ans à divers postes et à qui beaucoup sont redevables s’est clairement mis au-dessus des lois », déclare Me Mazza, qui représentante des deux ex-collègues du maire. C’est absolument inadmissible dans un État de droit comme le nôtre. Mes clients font preuve d’un courage immense, ils gardent leur dignité face à un système puissant et bien rodé. »

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