Il est prématuré de proclamer victoire, néanmoins, les organisations de la santé internationales louent déjà les efforts entrepris par le gouvernement du Rwanda pour maîtriser l’éruption du virus de Marburg, qui a émergé dans le pays le 27 septembre. En seulement trois semaines, le Rwanda a mis en œuvre avec rapidité des stratégies telles que l’isolement des patients, le dépistage, la traçabilité des contacts et a lancé des essais cliniques pour combattre l’un des virus les plus redoutables du monde.
Le virus de Marburg est de la même famille que les filovirus, dont le plus notoire est le virus Ebola, qui a frappé de façon dévastatrice l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016, causant plus de 28 000 décès. Bien que l’infection par le virus de Marburg soit légèrement moins intense que celle de l’Ebola, elle se manifeste avec les mêmes symptômes tels qu’une fièvre accompagnée de vomissements, diarrhées, et des hémorragies buccales, nasales et anales. Les épidémies sont rares mais le taux de mortalité, c’est-à-dire le nombre de décès parmi les patients touchés, reste élevé, fluctuant entre 22 et 88% en fonction de l’agressivité de la souche et de l’efficacité des interventions.
Dans la capitale du Rwanda, Kigali, 62 cas d’une épidémie ont été recensés, principalement dans deux hôpitaux et parmi les proches des travailleurs de la santé. Il a été rapporté que 15 de ces patients sont décédés, 38 se sont rétablis et 9 sont encore sous traitement hospitalier, ce qui donne un taux de mortalité de 24%, comparable à celui de la variole. Bien que l’épidémie se poursuive, Sabin Nsanzimana, le ministre de la Santé du Rwanda, a annoncé le jeudi 17 octobre que la situation évoluait positivement au cours de la semaine précédente, avec une diminution de moitié du nombre de nouveaux cas par rapport aux deux premières semaines. Il y a eu également des jours sans aucune nouvelle infection ou décès.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cela donne lieu à des nouvelles optimistes, et Jean Kaseya, le chef de l’agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, envisage de réduire le niveau d’alerte d’ici le 7 novembre, soit trois semaines, correspondant à la période d’incubation maximale de la maladie.
Cependant, les premiers rapports du pays étaient alarmants : il s’agit de la première apparition du virus de Marburg au Rwanda, une zone sensible car deux tiers des résurgences au cours des vingt dernières années se sont produites chez ses voisins directs (République démocratique du Congo, Ouganda et Tanzanie). De plus, le fait que 85% des personnes infectées sont des professionnels de la santé dans les hôpitaux de la capitale a fait craindre une augmentation des infections nosocomiales.
Le Deltacron possède la génétique de la variante omicron et les génomes de la variante delta. Vingt-cinq cas ont déjà été détectés dans le monde.