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21 octobre 2024 4 h 44 min

Racisme et antisémitisme stagnent France

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Bien que l’antisémitisme et le racisme soient en hausse constante en France depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, il semble que ces questions soient reléguées au second plan par les autorités. Plus précisément, le poste de Délégué Interministériel à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), sous la juridiction du Premier Ministre, a été abandonné à partir du 26 juin.

En effet, Olivier Klein a quitté ce poste pour le Rectorat de Strasbourg seulement quelques jours avant les élections législatives anticipées. L’anticipation d’une possible victoire du Rassemblement National, qui pourrait entraîner une éventuelle suppression totale ou partielle des fonds alloués à cet organisme gouvernemental, a sans doute joué un rôle dans cette décision. Depuis lors, l’absence de remplacement a laissé perplexes les associations de lutte contre le racisme, d’autant plus que la situation actuelle est préoccupante.

Selon les dernières statistiques du Ministère de l’Éducation Nationale, publiées début octobre, plus de 3 600 actes racistes et antisémites ont été enregistrés à l’école pendant l’année scolaire 2023-2024. Cela représente une multiplication par quatre des incidents antisémites et un doublement des actes racistes par rapport à l’année scolaire 2022-2023.

L’International League Against Racism and Anti-Semitism a constaté une augmentation significative de 121% des incidents antisémites signalés, y compris des insultes et du harcèlement, au cours de la dernière année. Dans les écoles – primaires, collèges et lycées – le chiffre est encore plus élevé, à 127 %. Mario Stasi, le président, souligne que si d’autres formes de racisme n’ont pas disparu, elles ont également augmenté, bien que de manière moins dramatique (52%). Stasi plaide avec ferveur pour que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme soit élevée au rang de cause nationale d’importance primordiale, et exprime sa consternation face à l’inaction troublante des autorités publiques.

Dominique Sopo, le président de SOS-Racisme, se dit découragé par le manque de communication avec des interlocuteurs de haut niveau, et critique les politiciens pour leur comportement opportuniste, indigne et dangereux sur ces questions. Yossef Murciano, le nouveau président de l’Union des étudiants juifs de France, déplore quant à lui l’inaction sur l’antisémitisme, bien qu’il soit devenu un sujet de discussion courant parmi les politiciens.