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Un matin, après avoir emmené les enfants à l’école, j’ai eu une conversation avec une amie de mon quartier. Elle se faisait beaucoup de soucis pour sa fille aînée au début de l’année. En rentrant de l’école le soir, l’adolescente semblait abattue, triste et parfois même elle pleurait. Ses parents se sont efforcés de comprendre la cause de son mal-être. Harcèlement scolaire ? Anxiété ? Finalement, la jeune fille leur a révélé que c’était le bruit quotidien qui la dérangeait, que ce soit dans la cour de récréation, à la cantine ou encore en classe. Ils ont décidé de consulter un médecin qui leur a recommandé des bouchons d’oreilles sur mesure, spécialement conçus pour filtrer les bruits perçants. Depuis qu’elle les porte à l’école, leur fille se porte mieux. Apparemment, cela ne l’empêche pas d’entendre ses professeurs ou ses amis et son entourage accepte plutôt bien cette solution.
Le même soir, ma petite fille qui est actuellement en CP, m’a raconté qu’ils avaient subi une punition collective pour cause de bruit excessif à la cantine. En maternelle, mon fils est constamment encouragé à jouer le jeu du roi du silence à la même cantine. Récemment, ma fille aînée, actuellement en CM1, m’a dit qu’elle avait dû passer la journée en maternelle due à l’absence de son enseignante (mes enfants vont à une école mixte, maternelle et élémentaire). Selon elle, pendant une évaluation de français, elle a eu du mal à se concentrer à cause du grand bruit fait par les plus petits.
Est-ce que nos jeunes vivent dans un environnement auditif qui est difficile, voire intolérable pour certains ? Lorsque j’ai soulevé ce sujet au travail, un de mes collègues a mentionné que sa fille aimait venir à son lieu de travail car c’était « tranquille et silencieux ». C’est assez paradoxal, compte tenu du nombre infini de plaintes et du tumulte suscités par le déménagement de notre journal dans un immeuble entièrement en open space, c’est-à-dire sans cloisons.
Jusqu’à 90 décibels dans la cafétéria
Néanmoins, c’est un fait : notre open space est nettement plus silencieux qu’une cafétéria scolaire, et même que certaines salles de classe. Chiara Simeone est une acousticienne travaillant chez Acoustique et Conseil, à Paris. Son rôle est de s’assurer que les nouveaux bâtiments respectent les normes en vigueur – comme celles qui s’appliquent aux établissements scolaires depuis l’ordonnance du 25 avril 2003 – et de renforcer l’isolation des constructions plus anciennes pour améliorer leur confort. Elle a effectué des mesures de bruit dans une trentaine d’écoles dans les Yvelines. Selon ses conclusions, le niveau sonore dans les cantines peut atteindre 70 décibels avec des pics à 80 ou 90. « Dans un bureau open space, révèle-t-elle par comparaison, nous sommes en moyenne à 55 à 60 décibels ».
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