Depuis l’automne 2018, une législation a ouvert la voie à la formation en milieu de travail pour les employés français. Autrement dit, ils ont maintenant la possibilité d’obtenir une formation professionnelle sur leur lieu de travail, directement pendant leurs heures d’emploi. Cette pratique, auparavant connue sous le nom de « formation sur le tas », est maintenant reconnue officiellement et est éligible à des fonds de formation. Elle peut même conduire à une certification. Cependant, il est regrettable que cette loi ne soit pas largement reconnue par le public et soit sous-utilisée par les entreprises.
En ce qui concerne les dirigeants des très petites entreprises (TPE), la question se pose : Les instructions pratiques peuvent-elles être considérées comme une formation sur le lieu de travail ? Par exemple, si un boucher expérimenté transmet à un collègue sa méthode de préparation des gigots ou sa technique d’achat chez les agriculteurs, est-ce une formation en situation de travail ? La réponse est plus compliquée qu’il n’y paraît.
Si aucune « étape de réflexion » n’est formellement mise en place pour évaluer les compétences acquises par l’employé, alors ce n’est rien de plus qu’une formation sur le tas, qui ne donne droit à aucun financement ou reconnaissance. C’est ici que le formalisme entre en jeu, mais le concept de cette « étape réflexive » n’est pas clair pour de nombreux individus.
Il se peut qu’il y ait un manque de connaissance de la part des autorités sur l’environnement dans lequel de nombreuses TPE et PME opèrent. Ce sont ces entreprises qui constituent la majorité des entreprises françaises et qui sont souvent négligées en termes de formation professionnelle. Cela est particulièrement vrai pour les TPE ayant moins de dix employés. Moins de 20% de ces travailleurs bénéficient de formations régulières, alors que presque 100% des employés de grandes entreprises en bénéficient.
La loi de 2018 cherchait à adresser ces déséquilibres, car il est souvent plus aisé pour une petite entreprise de former un employé sur le lieu de travail, sans perturber entièrement son travail, plutôt que de l’envoyer en formation ailleurs. Malheureusement, cette réforme n’a pas abouti.
Le formalisme nécessaire pour cette procédure bénéficie en fait aux organismes de formation dont le rôle devient ainsi indispensable pour ceux qui souhaitent comprendre les règles. Certains de ces organismes offrent même des formations pour former et certifier les utilisateurs, même si la loi ne le demande pas. Une façon de rester en contrôle.
Le système de l’éducation nationale
Cependant, le déploiement très lent de ces formations sur le lieu de travail est majoritairement dû à la façon dont la formation professionnelle a évolué et s’est structurée en France depuis 1791, de Condorcet à la loi Delors, laquelle, en 1971, établit comme principe que celle-ci doit se dérouler en dehors de l’entreprise.
Il reste 47.82% de cet article à lire. La suite est réservée à ceux qui sont abonnés.
Laisser un commentaire