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21 octobre 2024 1 h 47 min

Critiques brèves du Monde

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Nous allons examiner brièvement six œuvres remarquables de la quarante-deuxième semaine de l’année comprenant trois romans, les chroniques de Pedro Almodovar, un essai et l’autobiographie de François Guizot. Parmi ces travaux se trouve « Le Dernier Rêve » de Pedro Almodovar.

Avec une exubérance, une audace et une vibrance qui caractérisent l’auteur, les douze textes inégaux du « Dernier Rêve », premier recueil de récits de Pedro Almodovar, sont une véritable réflexion de lui-même. C’est à travers cette « autobiographie fragmentée », comme il la qualifie, composée entre 1967 et 2023, le réalisateur se dévoile et se cache en même temps. Dans la nouvelle intitulée « La Visite », qui a inspiré le film « La Mauvaise Education » (2004), une femme déguisée en prostituée retourne à l’école où son frère a autrefois été victime d’abus par le principal, un écho de l’enfance d’Almodovar dans un internat salésien. Dans « Le Dernier Rêve », il évoque de manière émouvante les derniers moments de sa mère : pourquoi avait-elle rêvé d’une tempête avant de mourir paisiblement ? Certains récits, guidés par une imagination fantaisiste, font éclater avec force le Madrid de la movida post-Franco. C’est le cas de « Confessions d’une sex-symbol », qui dépeint une star de la littérature érotique habituée à tous les débordements. Almodovar, qui annonce qu’il écrit depuis son jeune âge, fait preuve d’un véritable talent de narration, comme dans le poignant « Vie et mort de Miguel », où il raconte en reverse le parcours d’un jeune homme décédé à 25 ans. Et c’est avec une élégance inattendue qu’il peint la solitude des journées de Noël et de Pâques dans un Madrid désert. Entre rires et larmes, extravagance et retenue. Un échantillon de l’immense palette d’un écrivain en devenir ? Ar. S.

Le roman « Le Dernier Rêve » écrit par Pedro Almodovar et traduit en français par Anne Plantagenet est publié par Flammarion. Avec un total de 238 pages, le livre coûte 21 € en version papier et 15 € en version numérique. D’un autre côté, « La Flèche & la Bêche » est une œuvre écrite par Benjamin Iapara Batista, François Renoux et Stéphen Rostain. Le livre examine comment les Amérindiens ont été décimés par les maladies apportées par les explorateurs et les colons et ont par la suite souffert d’une « invisibilisation » de leurs perspectives et histoires pendant près de cinq siècles. Les auteurs affirment que l’histoire de la Guyane est parvenue à nous uniquement par la perspective occidentale, une approche qu’ils qualifient de « partielle et partiale ». Les récits coloniaux sont souvent basés sur des rumeurs peu fiables, contrairement aux mythes amérindiens, aux fouilles archéologiques et à l’observation des paysages qui peuvent nous informer en profondeur sur l’histoire de la région et de ses peuples. Un exemple frappant est l’existence d’un ancien « sentier de la guerre » entre les tribus Palikur et Kali’na, marqué par des roseaux plantés le long de la route de Cayenne à Kourou. Cette guerre n’est pas mentionnée dans les récits européens. Le reste de l’article est accessible seulement aux abonnés.