A quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, le président Joe Biden n’a pas encore fait ses adieux aux Européens. Lors d’une courte visite à Berlin, en Allemagne, le 18 octobre, Biden a discuté avec Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Keir Starmer des problèmes urgents en Ukraine et au Moyen-Orient. Ces discussions anticipent une transition complexe après le vote du 5 novembre, que Kamala Harris (démocrate) gagne ou que Donald Trump revienne à la Maison Blanche en janvier 2025.
L’Ukraine figure en tête de l’agenda : les quatre leaders s’efforcent de coordonner leurs réponses au « plan de la victoire » que Volodymyr Zelensky leur a récemment exposé. Selon le président ukrainien, l’objectif est de permettre à son pays de renverser la balance des forces avec la Russie, dans la perspective d’éventuelles négociations pour mettre fin aux hostilités, idéalement en 2025. Cependant, alors que les forces russes avancent dans l’est de l’Ukraine, les demandes de Kiev à ses principaux alliés occidentaux font naître des désaccords significatifs entre Washington, Paris, Londres et Berlin. « C’est un plan ambitieux qui soulève des questions complexes, sur lesquelles il n’y a pas nécessairement consensus », conclut un diplomate.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a exprimé avec énergie son souhait de voir son pays intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Selon lui, une telle adhésion serait l’assurance de sécurité la plus solide pour Kiev, permettant de dissuader la Russie de relancer des hostilités une fois la guerre terminée. Idéalement, l’invitation à rejoindre l’OTAN devrait survenir avant la fin du mandat de Joe Biden en décembre, toutefois, l’intégration pourrait se concrétiser après la fin du conflit.
Les États-Unis et l’Allemagne, jusqu’à présent, interdisent toute extension de l’OTAN à l’Ukraine, bien que la France et le Royaume-Uni soient plus ouverts à cette idée. Cependant, certaines sources indiquent que les Américains pourraient ne plus objecter à une simple invitation à rejoindre l’Alliance. Pour une source diplomatique européenne, si Kamala Harris est élue, Biden pourrait envisager cette possibilité durant la période de transition. En cas de réélection de Trump, ce scénario serait remis en cause, toute initiative de Biden pouvant alors aggraver la situation. Cependant, un mouvement américain pourrait potentiellement influencer la position allemande, estiment les optimistes.
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