La situation en Ukraine se complexifie davantage avec l’intervention directe de la Corée du Nord, un pays extérieur, intensifiant ainsi les craintes d’une escalade inédite depuis l’offensive russe en février 2022. Les informations provenant du service de renseignements national de la Corée du Sud (NIS) le vendredi 18 octobre révèlent que Pyongyang a résolu de déployer une « présence militaire significative » pour soutenir la Russie dans le contexte ukrainien. En tout, environ 12 000 militaires nord-coréens de quatre brigades, comprenant des troupes spéciales, sont prévus pour être déployés.
Le NIS rapporte qu’un contingent de 1 500 soldats a atterri en Russie, transporté « via des bâtiments de guerre russes, entre le 8 et le 13 octobre ». Ces forces sont placées à différentes bases militaires en Extrême-Orient, à l’instar de Vladivostok, Oussouriisk, Khabarovsk, et Blagovechtchensk, et devraient se diriger vers les zones de combat après leur formation. Des images satellites précises dévoilées par le NIS indiquent, à leur sens, le premier de ces déploiements. Le service annonce qu’une autre vague de mouvements doit se produire sous peu.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a fait part d’informations recueillies par les services de renseignement ukrainiens lors d’une réunion organisée la veille à l’OTAN à Bruxelles. Il a déclaré que la Corée du Nord a déployé des officiers tactiques en Ukraine, plus spécifiquement dans les territoires occupés temporairement. Il a également dévoilé que 10 000 soldats se préparent sur le sol nord-coréen, mais n’ont pas encore été déployés en Ukraine ou en Russie.
Ces révélations ont suscité des préoccupations, en particulier chez les Occidentaux. Le général Kyrylo Boudanov, le chef des renseignements militaires ukrainiens, a donné plus de détails le vendredi, déclarant que ces soldats seront prêts pour le combat dès le 1er novembre. Selon lui, ils seront équipés avec des armes et des munitions russes. Environ 2 600 de ces soldats seront envoyés à Koursk, une région où les troupes ukrainiennes contrôlent près de 1 000 km2 depuis leur offensive du 6 août.
Quant aux milliers d’autres soldats nord-coréens, il demeure incertain où ils seront déployés. Quelques-uns sont déjà présents dans le Donbass, une partie de l’Ukraine actuellement occupée. Il a été signalé par les médias ukrainiens que six d’entre eux auraient été tués lors d’une attaque à missile près de Donetsk le 3 octobre. En réaction à ces allégations, la Russie a qualifié ces informations de fausses nouvelles.
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