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Retour chez mes parents

En septembre 2020, je me suis retrouvé contraint de réintégrer le domicile de mes parents, après avoir perdu mon poste d’ingénieur dans une entreprise du domaine aéronautique située dans les Hauts-de-France, à cause de la crise liée au Covid-19. Mon départ de cette entreprise est intervenu seulement un an après mon entrée à cause d’une réduction de personnel consécutive à la crise. J’avais pourtant fait l’acquisition d’une voiture pour m’y emmener au travail.
N’ayant ni réserve financière, ni une allocation chômage suffisante pour assumer mes dépenses, j’ai dû retourner vivre avec mes parents à 25 ans. C’était une décision difficile qui était supposée être temporaire, le temps pour moi de me stabiliser et repartir sur de nouvelles bases. Cependant, cette planification nécessaire a perduré et quatre ans plus tard, je fais toujours partie des 5 millions de jeunes adultes résidant encore chez leurs parents en 2024.
Cette redirection imprévue de ma vie personnelle et professionnelle, en plein milieu de la crise sanitaire qui avait pris de court tout le monde, a été perçue par moi et mes parents comme une déconvenue. Ils avaient anticipé une autre trajectoire pour moi, et me voilà de retour chez eux. Cependant, ils m’ont accueilli à bras ouverts et ma chambre était encore intacte. Elle contenait toujours mon lit, mon bureau d’ordinateur – où je passais beaucoup de temps à jouer – et ma bibliothèque. Cette chambre avait tous les éléments de confort et de réassurance dont j’avais besoin dans cette période d’incertitude. »

Après avoir obtenu mon diplôme d’ingénieur en aérospatiale en 2017, j’ai eu l’occasion de vivre indépendamment pendant trois ans grâce à des stages et des emplois en France et à l’étranger. Je ne pensais jamais réemmentir dans la maison suburbaine de Seine-Saint-Denis où j’ai passé mon enfance. Ce retour a été principalement motivé par des raisons financières, mais je l’ai aussi vu comme une chance de changer de carrière car j’étais insatisfait de mon poste d’ingénieur.

En 2021, j’ai réussi à trouver une formation dans le secteur financier et un contrat d’apprentissage, mais le salaire n’était pas suffisamment élevé pour couvrir un loyer. Par conséquent, j’ai choisi de rester chez mes parents pour ne pas dépenser tout mon salaire en loyer et pouvoir maintenir mon style de vie. C’était un choix nécessaire.

En 2023, j’ai décroché un poste de contrôleur financier en CDD avec un salaire beaucoup plus attrayant. Malgré cela, l’incertitude de l’avenir m’a empêché de quitter le nid familial. Les loyers en région parisienne sont très élevés, l’offre est limitée, la qualité est inégale et les propriétaires sont très exigeants.

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