Plusieurs collectifs féministes, dont Osez le féminisme, ont lancé un appel pour des rassemblements devant les tribunaux français le samedi 19 octobre. Ils souhaitent ainsi dénoncer la « culture du viol » et exigent une « révolution institutionnelle ». Leur but est de faire en sorte que justice soit faite pour les 94 000 victimes de viol et pour toutes les victimes d’agressions sexuelles en France chaque année.
Plus de 300 personnes se sont regroupées devant le tribunal de Lyon, certaines vêtues à la manière de Rosie la riveteuse, un symbole populaire de l’émancipation féminine. À Paris, une centaine de personnes avaient des pancartes et des slogans demandant un changement de mentalité face à la honte associée au viol et questionnant l’action de la justice. De plus, ils ont souligné que seulement 0,6% des viols font l’objet d’une condamnation.
À Marseille, une trentaine de personnes ont manifesté, tenant des pancartes à l’image de Gisèle Pelicot, exprimant leur refus face aux non-lieux et exigeant des condamnations pour les violeurs. Valentine Caffè, 50 ans, voit dans l’affaire Gisèle Pelicot un exemple concret qui pourrait transformer le droit, en espérant que la France suive le modèle de l’Espagne avec sa loi « Sólo sí es sí » (« Seul oui veut dire oui »), qui stipule que c’est à l’agresseur de prouver qu’il y a consentement.
Sur la place du tribunal de Toulouse, une foule d’environ une centaine de personnes s’était rassemblée en début d’après-midi. Ils brandissaient une large bannière sur laquelle on pouvait lire « Violeur hors CHU ». Le contexte de cette mobilisation en Haute-Garonne était singulier puisqu’un étudiant en médecine, condamné à cinq ans de prison avec sursis pour des faits d’agressions sexuelles, était censé poursuivre sa formation à l’internat de médecine de Toulouse à partir du mois de novembre.
Au mois de septembre, 10 000 personnes avaient marché à travers les rues de France pour soutenir Gisèle Pelicot. Celle-ci avait refusé que le procès de son ex-mari, qui la droguait pour la violer et la faire subir des viols par des dizaines d’étrangers, se tienne à huis clos. Actuellement, cinquante autres hommes, âgés entre 36 et 74 ans, sont jugés aux côtés de son ex-mari. « Je dédie cette bataille à tous, femmes et hommes dans le monde, qui sont victimes d’abus sexuels », avait-elle annoncé à la presse.
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