Catégories: Actualité
|
19 octobre 2024 17 h 44 min

Appel à renforcer recherche cancer

Partager

Mon nom est Fanny Arnaud. En 2020, j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein invasif pendant ma grossesse. J’avais 36 ans, sans antécédent familial, et aucun des facteurs de risque traditionnels cogités dans les campagnes de sensibilisation (tabagisme, consommation d’alcool, obésité, sédentarisme) ne m’appliquait. Selon l’Institut national du cancer, ces facteurs contribueraient à un tiers des cancers du sein « évitables » en France chaque année. Alors comment cela m’est-il arrivé ? Comment expliquer les cancers qui se manifestent sans raison apparente ?

Je suis Sandra Bogojevic. J’avais 24 ans lorsque j’ai reçu le diagnostic de mon premier cancer du sein. Évidemment, à cet âge, sans antécédent et avec un mode de vie sain, la question « pourquoi moi? » était inévitable, surtout quand le cancer est réapparu deux ans plus tard.

Je suis Justine Rojas. Mon cancer du sein déclaré à l’âge de 26 ans est d’origine génétique. J’ai rejoint l’association Jeune & Rose pour trouver du soutien auprès de jeunes femmes qui traversent la même épreuve que moi. Je dirige des ateliers de prévention dans les lycées et je me sens utile. Cependant, que répondre lorsque l’on me demande : « Si je n’ai pas de mutation génétique, si je ne bois pas, si je ne fume pas et si je suis actif, je ne vais pas sûrement avoir un cancer, n’est-ce pas ? »

Nous sommes 972 femmes qui avons contracté un cancer du sein avant l’âge de 50 ans, à un âge où il n’est pas « normal » de tomber malade. Nous voulons dépasser la vision individualiste de la prévention et inciter à envisager le problème à travers le prisme environnemental.

La France est le pays avec le plus haut taux de cancers du sein.

Le cancer du sein n’est pas une affection douce et rose, c’est une maladie mortelle qui ne distingue pas les âges. En 2022, il y avait près de 67 000 cas en France, dont 15 000 étaient fatales, y compris 1 100 femmes de moins de 50 ans. Il est alarmant que 41 décès soient enregistrés chaque jour et pourtant, il y a peu de couverture médiatique. Les récits de celles qui ont survécu, qui sont marquées par les effets physiques et psychologiques, la peur de la récidive, l’infertilité, l’abandon de projets de vie et les divorces sont souvent ignorés.
Nous élevons la voix pour toutes ces femmes invisibles. La France est actuellement en tête du classement mondial des cas de cancer du sein. Le taux d’incidence en 2022 était de 105,4 cas pour 100 000 habitants en France, comparativement à 95,9 aux États-Unis et 87,0 en Italie. Depuis les années 1990, le nombre de nouveaux cas du cancer du sein a plus que doublé, tout comme le nombre total de cancers. Pour lire la suite de cet article, veuillez vous abonner.