Le gouvernement a révélé des cartes cruciales pour l’avenir de l’espace maritime français le vendredi 18 octobre. Ces documents, attendus par diverses parties prenantes, dont les dirigeants du secteur industriel, les officiels locaux, les pêcheurs, et les groupes écologistes, montrent les zones potentielles pour l’installation de parcs éoliens au cours des prochaines décennies pour aider à la réduction des émissions de carbone du pays, ainsi que les régions qui pourraient bénéficier d’une protection rigoureuse pour conserver la biodiversité.
Ces informations indispensables concluent un large débat public qui s’est déroulé entre novembre 2023 et le début 2024. Cette discussion globale avait pour but d’aborder de façon unifiée les enjeux environnementaux, économiques, énergétiques et sociaux, comme l’a indiqué le rapport final de la Commission nationale du débat public. Dans la foulée, des consultations territoriales ont été menées.
Des zones favorables pour l’éolien en mer ont été identifiées pour aider à atteindre les ambitions françaises en matière d’énergies renouvelables. Avant l’objectif de 45 gigawatts (GW) d’énergie éolienne prévu pour 2050, le gouvernement s’est engagé à atteindre 18 GW de capacité installée d’ici à 2035 (contre 1,5 GW actuellement). La cartographie se base sur ces deux échéances. Au total, quatorze zones ont été identifiées, dont trois en mer Méditerranée. « Cette planification est la première action tangible de la nouvelle phase de l’éolien en mer », déclare Jules Nyssen, le président du Syndicat des énergies renouvelables.
Par rapport à ses homologues européens, la France a été en retard dans la mise en service de son premier parc éolien, qui a vu le jour à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) seulement en 2022. Ce retard est d’une dizaine d’années après le début des premières procédures d’appels d’offres. Ensuite, les parcs de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et de Fécamp ont été inaugurés respectivement en 2023 et Mai. Avant le début de 2025, un nouveau grand appel d’offres dit « AO10 », d’une capacité de 9,2 GW, devrait être lancé. C’est un signal très encourageant pour tous les acteurs économiques du secteur, selon Michel Gioria, délégué général de France renouvelables. C’est le plus grand appel d’offres jamais lancé en France et il est largement comparable à ce que l’Europe connaît.
En ce qui concerne cet appel d’offres spécifique, et plus généralement l’avenir de l’éolien offshore, la France a fait un choix stratégique en faveur de l’éolien flottant, au détriment de l’éolien posé. Cette technique permet de placer les turbines plus loin des côtes dans des eaux plus profondes, réduisant ainsi l’impact paysager. Cependant, cela complique les travaux de raccordement et augmente le coût global des projets. Par ailleurs, la technologie de l’éolien flottant est moins avancée que celle de l’éolien posé, avec seulement un site pilote actuellement opérationnel en France.
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