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18 octobre 2024 14 h 44 min

La Hongrie aide le Tchad

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Depuis l’annonce en novembre 2023 par les Responsables de la défense de la Hongrie et du Tchad de l’envoi de 200 soldats hongrois au Tchad, une nouvelle langue a commencé à se faire entendre à N’Djamena, la capitale tchadienne, en complément du français et de l’anglais. Le gouvernement de Budapest avait à ce moment-là esquissé le cadre officiel de cette mission militaire : soutenir l’armée locale et appuyer la lutte anti-terroriste sans toutefois préciser les modalités du déploiement des troupes. Alors qu’une confirmation de la date d’arrivée des forces hongroises est imminent, des délégations d’officiels et de diplomates hongrois voyagent de plus en plus fréquemment entre les deux capitales.

La Hongrie a en outre révélé divers projets de développement au Tchad, allant de approvisionnement en eau à la production de lunettes et à la transformation de lait de chamelle. Ces initiatives sont largement soutenues par un prêt de 200 millions d’euros convenu lors de la visite du Président Idriss Déby à Budapest en septembre. En novembre, la diplomatie hongroise envisage de rassembler à N’Djamena les représentants spéciaux pour le Sahel de l’Union européenne.

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, poursuit le renforcement de la lutte contre l’immigration illégale, un sujet central pour la présidence hongroise de l’UE. « Le Tchad est un pays crucial dans le combat contre l’immigration illégale », a-t-il affirmé au retour de la visite du président tchadien. Selon lui, les migrations de l’Afrique vers l’Europe ne peuvent être stoppées sans l’aide des États du Sahel.

Initialement, Budapest avait prévu de lancer son combat à partir du Niger, mais le putsch de juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum l’a poussé à se réorienter vers N’Djamena. Bien que le Tchad ne soit ni une nation de départ ni un passage majeur pour les migrants d’Afrique subsaharienne, la Hongrie le voit comme un centre de stabilité permettant d’influencer la région.

Malgré leurs différences habituelles sur les sujets européens, les vues de la Hongrie et de la France convergent ici. Après avoir été contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France tente désespérément d’éviter la déstabilisation de son dernier allié au Sahel.

L’entrée en scène de ce nouveau joueur a suscité une méfiance manifeste au sein des missions diplomatiques occidentales, en raison de la relation étroite entre Viktor Orban et le président russe, Vladimir Poutine, particulièrement dans un contexte où la Russie continue d’élargir son influence dans la région. « Il est tout simplement ridicule de penser que la Hongrie pourrait défendre les intérêts russes ou de tout autre pays au Sahel », a protesté X Mathé Laszlo Eduard, le représentant spécial hongrois pour la région, sur son compte.

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