La fermeture de la centrale thermique principale de Cuba a causé une panne généralisée du système électrique de l’île, comme confirmé par le ministère de l’énergie et des mines, le vendredi 18 octobre, dans une situation d' »urgence énergétique ». Lazaro Guerra, le directeur général de l’électricité au ministère, a révélé à la télévision d’Etat que toute la nation était sans électricité suite à l’arrêt de la centrale Antonio-Guiteras.
En prévision de cette panne majeure, le gouvernement avait fermé les écoles et les industries non essentielles pour la journée, renvoyant la majorité des fonctionnaires à la maison. Cependant, juste avant midi, la production de la centrale Antonio-Guiteras, la plus grande et la plus efficace de Cuba, a été interrompue. « Il n’y aura pas de répit avant que l’électricité ne soit rétablie », a déclaré le président communiste cubain, Miguel Diaz-Canel, sur la plateforme sociale X.
La nation est en proie à sa pire crise depuis trente ans, subissant des coupures de courant régulières et des pénuries de nourriture et de médicaments. L’électricité est produite par huit centrales thermiques en déclin, sept centrales flottantes louées à des entreprises russes, et des générateurs, qui sont parfois hors service ou en maintenance. La majorité de ces infrastructures ont besoin de carburant pour fonctionner.
Pénurie et demande croissante
Pour quelques semaines à présent, Cuba fait face à des interruptions régulières d’électricité. Le chef du gouvernement, Manuel Marrero Cruz, a justifié cette situation en avançant trois problèmes majeurs durant son discours télévisé, qui a d’ailleurs connu des difficultés techniques et des retards. Ces problèmes sont la dégradation des infrastructures, un manque de carburant et une augmentation de la demande en électricité. Le manque de fioul est vu comme la principale cause.
La semaine passée, l’ouragan Milton a frappé la région, entraînant du mauvais temps et de violentes bourrasques, réduisant ainsi l’approvisionnement en carburant des centrales par voie maritime. Les deux centrales les plus importantes de l’île, Felton et Antonio-Guiteras, fonctionnent en dessous de leur capacité et exigent immédiatement des travaux de maintenance selon le gouvernement, dans le cadre d’un plan sur quatre ans de rénovation des infrastructures.
Le nombre croissant d’entrepreneurs privés sur l’île contribue également à la hausse de la demande d’électricité, raison pour laquelle ils seront davantage taxés sur leur consommation d’énergie, selon Manuel Marrero Cruz.
Le premier fournisseur de pétrole de Cuba, le Venezuela, a diminué ses livraisons quotidienne à 32 600 barils en moyenne durant les neuf premiers mois de cette année, soit approximativement la moitié de ce qui était livré durant la même période en 2023, d’après les données de suivi maritime et des documents de la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA. Cette diminution est une tentative de remédier à la pénurie au niveau national. Deux autres pourvoyeurs de pétrole à Cuba, la Russie et le Mexique, ont aussi drastiquement réduit leurs livraisons.