Le destin tragique de Lina a ébranlé la région, et ce bouleversement a été particulièrement capturé par les Dernières Nouvelles d’Alsace, le journal régional qui a couvert chaque tour et détour de cette enquête exceptionnelle. Leur première page du 17 octobre portait un gros plan de l’adolescente rayonnante, accompagné d’un titre plus frappant qu’à l’habitude : « Lina, une fin horrifique ».
La veille, l’annonce faite par le procureur de Strasbourg mettait un terme dramatique à plus d’un an d’inquiétudes et d’attente. Ultimement, il a déclaré la découverte du corps de la jeune fille de 15 ans, partiellement submergé dans un canal, dans une région boisée de la Nièvre. Des tests ADN urgents ont confirmé l’identité de la victime.
Lina, qui avait disparu un samedi matin, le 23 septembre 2023, avait l’habitude de faire le trajet entre sa maison à Plaine (Bas-Rhin) et la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Malgré les efforts multiples et variés pour la retrouver, y compris avec l’aide de volontaires, la sonde des plans d’eau locaux et l’utilisation de chiens de recherche, elle restait introuvable.
L’enquête, qui a été confiée à deux magistrats instructeurs du parquet de Strasbourg, semblait être dans une impasse pendant des mois. Alors que chaque fouille effectuée dans les différentes maisons des paisibles hameaux de la vallée de la Bruche était minutieusement relatée par les médias, aucun témoignage ou autre preuve ne permettait de retracer les moments où Lina a disparu entre son dernier appel à son petit ami et la perte du signal de son téléphone mobile le long de la D350.
Durant plusieurs mois de recherches sans succès, Fanny Groll, la mère de Lina, a organisé diverses conférences de presse avec son avocat et a également fait appel à plusieurs programmes de télévision. Son objectif était de recueillir des informations, mais aussi de dénoncer les agressions et les provocations que sa fille ou elle-même subissaient sur les plateformes de médias sociaux.
Un élément clé de l’enquête est survenu durant l’été lorsque, à partir des enregistrements de vidéosurveillance de centaines de véhicules, un suspect a été identifié. Il s’agissait de Samuel Gonin, âgé de 43 ans, qui avait dérobé une Ford Puma retrouvée plus tard dans le Sud de la France.
L’homme était cependant déjà décédé lorsque l’enquête a repris le 30 juillet, en se concentrant sur le parcours du véhicule volé. Gonin s’était suicidé au début du mois, peu de temps avant d’être jugé pour avoir violemment volé le sac à main d’une femme âgée de 90 ans. Dans sa maison de Besançon, où son corps a été découvert, une note a été trouvée. Elle ne mentionnait pas Lina et disait: « J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité. Je dois partir. Je ne sais pas me contrôler. »
Selon des détails reconstruits par la presse locale, Gonin, un homme divorcé et père de deux enfants, avait mené récemment une vie erratique et violente jusqu’à son décès.
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