De octobre 2021 à avril 2022, plus de 150 000 personnes en France s’étaient mobilisées dans le cadre de la réflexion intense sur le synode de synodalité d’octobre 2023, qui devrait se poursuivre avec une deuxième session en octobre 2024. Cette réponse à l’appel du pape François était d’importance globale. L’examen des synthèses synodales avait clairement mis en avant « une situation d’urgence et de nombreuses blessures », en ce qui concerne le rôle des femmes au sein de l’Église.
La Conférence des évêques de France (CEF) a publié un document en juin 2022 qui soulignait une inégalité flagrante entre le nombre de femmes engagées dans l’Église et celles qui sont en position de prendre des décisions. Selon la CEF, ce problème était particulièrement flagrant dans un contexte où l’égalité entre les sexes est généralement acceptée.
La demande pour que les femmes soient admises à l’ordination diaconale était régulièrement soulevée, avec l’attente que les femmes puissent prêcher durant la messe. « Il est essentiel de repenser complètement, et de manière urgente et approfondie, la position des femmes au sein de la hiérarchie catholique, y compris sur le plan théologique – de nombreuses suggestions soulignent cette nécessité », a averti le diocèse de Périgueux.
Il était également fréquent que les demandes s’étendent à l’ordination des femmes en tant que prêtres. Ce sujet a également suscité des réflexions à l’échelle mondiale, qui ont été unanimement reconnues par l’Instrumentum Laboris, le document de travail qui résume les contributions des croyants du monde entier pour l’ouverture du synode en 2023.
En France, les groupes de fidèles continuent de réfléchir sur l’initiative lancée par le synode pour la session 2024. La collecte de synthèses de 64 diocèses et 12 mouvements et associations par la CEF a remis l’importance des femmes sur le devant de la scène, soulignant particulièrement leur besoin de diversité au sein des conseils épiscopaux. « Au fil des dix dernières années, nous avons vu une évolution dans la composition du conseil épiscopal avec l’introduction graduelle de laïcs apportant une perspective nouvelle et participant à cette mission. En 2014, l’inclusion d’une femme était parfois mal interprétée. Aujourd’hui, on peut observer un changement d’état d’esprit », se félicite le diocèse de Carcassonne.
Un document de mai 2024 donne également la parole à 700 jeunes invités à « exprimer leurs opinions au synode ». La vision de la jeunesse est critique : « Pour nous, l’église manifeste un contre-exemple. Alors qu’elle proclame constamment l’égalité de dignité entre hommes et femmes, elle ne valorise pas totalement le leadership féminin : bien que majoritairement actives au sein de l’église (paroisses), elles ont peu de pouvoir décisionnel. On demande donc de valoriser leur présence dans le partage de l’autorité ». Il reste à voir si leurs aînés à Rome partageront ce point de vue.
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