Météo-France a déclaré, le vendredi 18 octobre, la fin de l’épisode cévenol qui a provoqué tempêtes et inondations pendant deux jours. La dernière mise à jour météorologique n’indique plus aucune alerte rouge pour risques d’inondations ou de crues ce vendredi matin. Toutefois, une vigilance orange reste effective dans dix-huit départements du sud de la France. Les prévisions annoncent encore quelques averses, mais rien de comparable aux précipitations des deux derniers jours, selon le rapport.
Vendredi matin, neuf départements sont en alerte orange pour crues (Loire, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Gard, Landes et Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’une alerte pour pluie-inondation est en vigueur dans dix départements (Dordogne, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Tarn, Gers, Haute-Garonne, Ariège, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques).
Durant cet épisode pluvieux exceptionnel, qui a frappé le centre-est et le sud-est du pays, plus d’une millier de personnes ont été évacuées et de nombreuses personnes ont été secourues par hélicoptère. Certaines régions de l’Ardèche ont enregistré jusqu’à 700 millimètres de pluie, causant trois blessés légers en Auvergne-Rhône-Alpes. À Annonay, une ville traversée par deux rivières, les eaux ont monté brusquement le matin suite au débordement du barrage du Ternay au nord. Par conséquent, le centre-ville a dû être fermé à la circulation, les écoles ont été évacuées et certaines personnes sauvées par les pompiers, parfois avec l’aide d’un hélicoptère. En outre, des routes ont été bloquées et le trafic ferroviaire suspendu.
Dans l’ensemble du département, le même scénario s’est reproduit : tous les établissements scolaires seront fermés ce vendredi. C’est aussi le cas le long de la rivière Gier, qui traverse les départements du Rhône et de la Loire. À Givors, au sud de Lyon, 180 résidents du quartier des Cornets ont été évacués par les secours à cause d’une digue endommagée, avec 463 autres dans une zone commerciale. Deux centres d’hébergement ont été installés dans la ville voisine de Grigny, et une cinquantaine d’élèves et de professeurs ont passé la nuit dans un lycée local, selon la préfecture.
Dans la Loire, où deux ponts ont déjà cédé, la préfecture prévoit que « la situation va encore s’aggraver » dans les prochaines heures. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la transition écologique, attendue dans la Loire et en Ardèche vendredi, a qualifié la situation d' »inédite par son ampleur ; c’est une pluviométrie jamais vue en Ardèche avec 600 millimètres », en attribuant « ces incidents au dérèglement climatique ».
Ces pluies diluviennes ont provoqué d’importantes perturbations dans les réseaux électriques, avec un millier de foyers privés d’électricité jeudi après-midi, et dans les transports. Plusieurs routes départementales et nationales ont été fermées à cause des inondations ou des glissements de terrain, y compris l’autoroute A47 entre Lyon et Saint-Etienne. Le service ferroviaire entre les deux villes a également été suspendu, ainsi que sur plusieurs lignes au nord-est de Toulouse. Les trains entre Les Arcs, Cannes, Nice, Monaco et Vintimille (en Italie) ont stoppé leur circulation depuis 17h30 jeudi, selon la SNCF.
Suite à l’augmentation du niveau de l’eau, environ 900 individus ont été contraints à l’évacuation dans la région d’Auvergne-Rhône-Alpes comme l’indique les sources de la préfecture. À Pont-Saint-Esprit, au Gard, une centaine de résidences en bordure du Rhône, qui subit une montée rapide de son niveau, ont dû faire face à une éviction de leurs habitants. Dans le département des Alpes-Maritimes, les efforts de 1050 sapeurs-pompiers ont permis à environ 70 personnes de quitter leurs domiciles à titre préventif, principalement à Saint-Martin-Vésubie. Les zones de camping à risque d’inondation ont également dû être vidées de leurs occupants. Dans la commune de Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, les établissements scolaires ont été évacués, quelques domiciles ont subi des inondations et du bétail a été emporté comme l’a détaillé le maire, Jean-Michel Eyraud. À Béziers, dans l’Hérault, un impact de foudre sur le toit du conservatoire de musique a entraîné l’effondrement partiel de la structure. Les 60 étudiants sur place ont été rapidement mis en sûreté, selon les informations de la préfecture.
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