Le Pakistan a mis en place des mesures de sécurité draconiennes à Islamabad, la capitale, afin d’organiser le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï le 15 et 16 octobre. Trois jours de vacances ont été déclarés dans Islamabad et la ville voisine de Rawalpindi, où des patrouilles de police, de paramilitaires et de l’armée ont été déployées dans les rues désertes.
Cette mesure a été prise alors que plusieurs personnalités de marque, y compris le Premier Ministre russe et le ministre des affaires étrangères indien – pour la première fois depuis 2015 – sont présentes. Le Premier Ministre chinois, Li Qiang, était également en visite d’Etat de quatre jours au Pakistan.
Le Pakistan, qui a une population de 241 millions d’habitants et qui traverse une crise économique grave, dépend en grande partie de l’aide financière de la Chine. Cependant, Pékin s’est montré impatient face aux attaques fréquentes subies par les citoyens chinois ces dernières années. Deux employés chinois d’une centrale à charbon ont été tués dans un attentat-suicide le 6 octobre.
L’Organisation de coopération de Shanghaï, établie par la Chine et la Russie en 2001 pour discuter des questions de sécurité en Asie centrale, comprend désormais le Pakistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, la Biélorussie, l’Iran et l’Inde. Il aborde également des questions stratégiques plus larges. Cependant, la sécurité était la priorité à Islamabad, car les activités des groupes séparatistes du Baloutchistan et des talibans pakistanais ont augmenté ces derniers mois.
Dans les semaines précédant le sommet, le gouvernement a sévèrement réprimé les protestations menées par l’opposition dirigée par l’ancien Premier ministre Imran Khan, qui est en détention depuis plus d’un an. Son parti, le très populaire Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI), alias le Mouvement pour la justice au Pakistan, avait envisagé d’organiser des manifestations durant le sommet.
En ce qui concerne les initiatives de la Chine, le Pakistan est devenu un élément clé dans son plan des « nouvelles routes de la soie », notamment grâce au Corridor économique Chine-Pakistan, un projet de 65 milliards de dollars (60 milliards d’euros) visant à relier le Xinjiang chinois à la mer d’Arabie afin d’offrir une alternative aux exportations chinoises. Jusqu’à présent, plus d’un tiers du montant total a été investi par la Chine, mais le manque de stabilité au Pakistan a ralenti les investissements. « Bien que les investissements de la Chine soient en déclin, le Pakistan cherche à rassurer la Chine, qui est préoccupée par l’augmentation de l’insécurité », souligne Uzair Younus, consultant chez The Asia Group, un cabinet de conseil en affaires publiques et d’entreprise.
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