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Soutien thérapeutique en psychiatrie par la danse

Un soir d’été, la Maison de la danse de Lyon résonnait de la musique de Laurie Anderson, sa salle remplie de personnes venues pour observer le spectacle, Partitions d’instincts, conçu par le danseur et chorégraphe Louis Combeaud. Une troupe de danseurs, habillés en noir et blanc, commence leur représentation en formant une ligne puis en se mouvant progressivement.

Dans le groupe se trouvent des jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans qui ont surmonté un épisode psychotique initial. En plus de ces jeunes, il y a aussi une sœur, un meilleur ami et quatre professionnels de la santé mentale, trois des infirmières étant des « case managers », qui sont des points de référence pour les patients, et le psychiatre en charge du projet, Emmanuel Monneron, du centre d’accueil thérapeutique de l’hôpital Le Vinatier, à Bron (Rhône). Depuis 2017, le docteur Monneron, qui est également danseur et chorégraphe, a initié des initiatives « Danse et santé mentale » en partenariat avec la Maison de la danse de Lyon.

Selon Emmanuel Monneron, le but de ces projets est de permettre aux patients et aux soignants de prendre part à une expérience commune qui vise à renforcer le lien communautaire. Lorsqu’on participe à un projet où on découvre des spectacles, échange avec d’autres personnes, exprime ses émotions et monte sur scène devant un public, on participe activement à la vie de la communauté, explique le psychiatre. Ces projets sont conçus de manière inclusive, et sont autant d’efforts pour lutter contre la discrimination.

Une précédente collaboration entre le Dr Monneron et la chorégraphe canadienne Ariane Boulet a été immortalisée dans un film de moyen métrage réalisé en 2023, intitulé « A l’intérieur », par Claire Juge. Le spectacle actuel, Partitions d’instincts, fera l’objet d’un documentaire du réalisateur Pierre Schonbrodt qui sera diffusé sur la RTBF, une chaîne de télévision belge, le premier décembre 2024.

En France, environ 15 000 jeunes subissent chaque année un épisode psychotique, selon le groupe hospitalier universitaire psychiatrie & neurosciences de Paris. Ces épisodes comportent une déconnexion de la réalité, pouvant varier en durée, et se manifestent par des hallucinations, un manque de motivation et de la confusion, affectant les pensées, les émotions et le comportement. Ici, ces jeunes sont référés au programme PEP’S (Programme d’intervention structuré pour les premiers épisodes de psychose), qui assure un suivi sur trois ans.

Lors d’une des répétitions avant une représentation, observée par Le Monde, les participants prennent part à des exercices en petits groupes. Certains d’entre eux sont invités à fermer les yeux pendant que d’autres les guident, avant d’échanger les rôles. Petit à petit, leurs mouvements se fondent dans le Stabat Mater, une composition de l’artiste tchèque Antonin Dvorak, et s’ouvrent à l’improvisation.

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