« Un membre affilié de la garde de Paul Biya, le président de 91 ans, a rassuré depuis Genève que le chef de l’Etat camerounais se sent très bien, en contraste avec les rumeurs croissantes sur sa santé depuis le début du mois d’octobre. Le dimanche 14 octobre, notre source en Suisse a rejeté ces allégations comme de « grossières inexactitudes », affirmant que Paul Biya « savoure tranquillement ses petites vacances tout en poursuivant son travail ». Il a ajouté que le président n’a pas eu besoin d’une hospitalisation ni de consulter un médecin. Selon lui, Biya n’est pas encore affecté par son âge et rentrera quand le moment sera propice.
Le président n’a fait aucune apparition publique depuis le sommet Chine-Afrique au début du mois de septembre à Pékin, où il a fait un malaise. Les réseaux sociaux ainsi que les médias ont été inondés de commentaires suite à son absence à la récente assemblée générale de l’ONU fin septembre à New York, puis au sommet de la Francophonie du 4 au 5 octobre en France. Certains déclaraient qu’il était sérieusement malade, tandis que d’autres avançaient qu’il était déjà décédé.
Cependant, le proche associé de Biya à Genève a affirmé que les apparitions ainsi que les absences du « Sphinx d’Etoudi » étaient méthodiquement planifiées. « Son expérience lui a appris que personne ne prêtera l’oreille à un discours sur la paix à New York », a-t-il déclaré. Sa non-présence à Villers-Cotterêts était également, selon lui, le fruit d’une réflexion diplomatique minutieuse. Étant donné que le Cameroun est membre à la fois du Commonwealth et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et que Paul Biya n’a pas programmé sa présence au sommet de la première instance prévu fin octobre, « il n’a pas voulu donner l’illusion de privilégier une organisation par rapport à une autre ». »
Selon une source, la présence du président à la commémoration du 80ème anniversaire du Débarquement de Provence le 15 août visait à souligner que « les Africains qui meurent noyés dans la Méditerranée sans aide sont les descendants de ceux qui avaient aidé à libérer l’Europe ». En revanche, l’interdiction formelle de tout débat médiatique sur la santé du président le 9 octobre, via une circulaire du ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, est une « petite erreur », admet notre source. Dans cette circulaire, le ministre donne l’instruction aux gouverneurs territoriaux de mettre en place des cellules de veille pour surveiller et répertorier tous les émissions et débats. Quand il a été interrogé si des actions judiciaires pourraient être prises contre les « contrevenants », qui selon les dires de Paul Atanga Nji, « seront soumis à la rigueur de la loi », le proche du président a répondu, « Je ne pense pas ». Cet article est à 58.36% de sa totalité et le reste est réservé aux abonnés.
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