Nura Abdullahi, porte-parole de l’agence nationale de secours nigériane, a indiqué mercredi 16 octobre qu’une explosion de camion-citerne dans le nord du Nigeria a résulté en plus de 140 décès. Il a souligné que ce chiffre pourrait augmenter. On comptait 94 morts et une cinquantaine de blessés dans un premier bilan.
Beaucoup essaient de ramasser le carburant qui a coulé sur la route suite à l’accident survenu mardi soir dans l’Etat de Jigawa, a déclaré Lawan Shiisu Adam, un porte-parole de la police, à l’Agence France-Presse. Le camion-citerne a dû dévier pour éviter une collision avec un autre camion à Majia, a indiqué le porte-parole.
Après l’accident, les résidents se sont rassemblés autour du camion pour ramasser le carburant déversé sur la route et les côtés. Les officiers de police qui essayaient de les disperser ont été repoussés par la foule, a-t-il précisé. L’Association médicale nigériane a demandé aux médecins de se rendre en urgence dans les centres de santé pour répondre à l’arrivée massive de patients.
En plus des pertes humaines et matérielles, ces accidents entraînent également des dommages écologiques en raison des fuites de carburant. En septembre dernier, une collision entre un camion-citerne et un véhicule transportant des passagers et du bétail avait causé la mort d’au moins 59 personnes dans l’Etat du Niger. Dans ce pays, les accidents de la route sur des voies mal maintenues sont communs.
Depuis la cessation des subventions sur le carburant décrétée l’année dernière par le président, Bola Tinubu, le coût de l’essence a connu une augmentation quintuple. La semaine précédente a encore vu une hausse significative du prix de l’essence à la pompe, juste un mois après une précédente augmentation massive.
Dans la capitale financière du pays, Lagos, le prix par litre du PMS (« Premium Motor Spirit », essence) dans les stations-service de la NNPC (la société nationale des pétroles), était de 998 nairas (0,56 euro), comparé aux 855 nairas de la veille, ce qui représente une hausse de 17 %.
Au début de septembre, les prix avaient déjà subi une augmentation de 45 % par la NNPC, faisant passer le prix du litre d’essence de presque 610 nairas à 855. Avant l’arrêt des subventions sur le carburant, qui coûtaient des milliards de dollars par an au gouvernement, le prix de l’essence était seulement de moins de 200 nairas le litre.