La vitesse de recrutement n’est pas satisfaisante pour les cadres, selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Plus de la moitié espèrent une réponse à leur candidature en moins de trois semaines et souhaitent un feedback, même bref, quinze jours après un entretien d’embauche. Cependant, la réalité est différente. Pierre Lamblin, directeur des études de l’APEC, souligne que la durée moyenne du processus de recrutement est de douze semaines, un allongement depuis les neuf semaines constatées en 2019 avant la pandémie, en raison de difficultés à trouver des candidats appropriés. Les cadres demandent surtout de la transparence.
Le besoin d’information est grand pour les candidats avant l’entretien. Ils veulent des détails sur le poste, le salaire – une information qui sera obligatoire à partir de 2026 -, les étapes de recrutement, le nombre d’entretiens, leurs contacts et le suivi de la candidature. Ces informations sont généralement reçues après la première rencontre, ce qui peut être une perte de temps pour le candidat et l’entreprise.
Cependant, les attitudes changent progressivement. Les entreprises sont de plus en plus conscientes de ce besoin de transparence et y travaillent. Comme l’explique Flavien Chantrel, directeur éditorial d’HelloWork, dans le domaine du numérique de l’emploi et du recrutement, l’incertitude est inconfortable pour les candidats et le manque d’information rend le temps d’attente plus long.
Selon les données d’HelloWork, en 2024, un candidat sur deux prétend obtenir une réponse à son dossier de candidature, une augmentation considérable par rapport à 26% en 2016. Par ailleurs, en 2022, seuls 16% des responsables d’embauche donnaient systématiquement un aperçu du processus de recrutement aux demandeurs. Cette pratique est maintenant suivie par 28% d’entre eux cette année.
Une proposition innovante
Comment peut-on gagner du temps ? Pour Emeline Brice, 27 ans, employée dans le département des ressources humaines (RH), qui voulait quitter Lyon pour retourner à Paris, elle a utilisé le « recrutement circulaire », une technique qu’elle avait déjà utilisée dans son rôle précédent à Lyon. Le résultat : elle a été embauchée en tant que responsable RH chez Dipeeo, une entreprise spécialisée dans la délégation de protection des données, en un mois, « et ce, en plein mois d’août », ajoute-t-elle. « J’ai eu deux interviews virtuelles suivies d’une réunion en personne avec l’équipe. Deux jours plus tard, j’avais une proposition entre les mains ».
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