Joe et Jill Biden ont fait campagne en Pennsylvanie pour appuyer Kamala Harris. Pendant ce temps, Harris s’est concentrée sur l’électorat afro-américain dans le Michigan. Bien que Harris devrait obtenir un grand nombre de votes noirs, Trump a également ciblé les hommes noirs dans sa publicité, avec un certain degré de réussite.
Le mardi 15 octobre, lors d’un rassemblement en Pennsylvanie, un État clé avec un grand nombre de grands électeurs, Harris a mis en garde contre un deuxième mandat pour Trump, le qualifiant de « de plus en plus instable et déséquilibré ». Elle a déclaré que le président républicain, en recherche de pouvoir incontesté, cherchait à attaquer ses opposants, dont les journalistes, les juges et les fonctionnaires électoraux. Elle a également présenté une série de propositions destinées à bénéficier directement aux hommes noirs.
Trump, également en campagne en Pennsylvanie, a tenu une réunion publique où il a parlé de l’inflation et de la sécurité à la frontière, ses sujets favoris. Il s’en aussi pris à Harris, la qualifié de « femme pas très intelligente » et affirmant qu’elle « n’était pas faite pour ce travail ».
Le message clé du jour est le suivant : « Il est littéralement possible que l’élection entière se joue ici. »
L’ancien président américain, Bill Clinton, a adressé une forte exhortation aux électeurs démocrates lors d’un rassemblement pour Kamala Harris à Columbus, en Géorgie. Il rappelle le triomphe de Joe Biden dans cet État en 2020, où il a gagné par une faible marge de 11 779 voix sur plus de 5 millions de votes émis, surpassant Donald Trump.
Voici une statistique notable : le nombre « 2 ». Il s’agit du nombre d’individus qui se sont évanouis lors de l’assemblée publique organisée par Donald Trump ce lundi, nécessitant l’intervention des services de secours.
À surveiller pour demain :
Kamala Harris se rendra à Detroit, au Michigan (un autre État indécis) où elle participera à une émission diffusée par Charlamagne Tha God, un animateur de radio et comédien très apprécié, particulièrement parmi les jeunes adultes afro-américains.
De son côté, Donald Trump fera route vers Atlanta, en Géorgie, pour un meeting. Avant cela, le candidat républicain assistera à une réunion publique à Cumming, animée par Harris Faulkner, journaliste de Fox News, axée sur les thèmes féminins, comme la santé et l’avortement, selon la chaîne. L’audience sera exclusivement féminine. L’entretien sera diffusé mercredi.
La dernière mise à jour à 05h39 :
Donald Trump a suscité une vive réaction lors d’un rassemblement de campagne à Atlanta, en Géorgie. Il a déclaré que tout Hispanique ou Afro-Américain votant pour Kamala Harris devrait subir un examen mental, soulignant que leur perception a été délibérément flouée. Ses remarques faisaient écho à des déclarations précédentes sur les juifs et les catholiques américains prévoyant de voter pour la candidate démocrate.
Selon lui, l’attitude des démocrates à l’égard de l’immigration illégale justifie un examen plus pointu de leurs positions. Trump a soulevé le fait que les travailleurs réguliers se voient désormais privés de leurs emplois au profit des immigrants illégaux. Il a plusieurs fois affirmé que les Hispaniques et Afro-Américains sont les plus touchés par les conséquences de l’immigration illégale aux États-Unis.
Par ailleurs, l’autocollant « I voted », un emblème toujours plus populaire des élections américaines, est régulièrement affiché fièrement sur les réseaux sociaux après chaque scrutin. Bon nombre d’électeurs s’empressent de poster leur « selfie du vote » sur Instagram ou TikTok une fois qu’ils ont voté ou reçu leur bulletin de vote par correspondance. L’existence de cet autocollant n’est pas clairement datée, bien qu’une référence ait été trouvée dans le Miami Herald en 1950. Sa popularité a commencé à croître dans les années 80. En 1982, le même journal rapportait que plusieurs entreprises de Fort Lauderdale, en Floride, utilisaient l’autocollant pour proposer des remises et offres spéciales aux votants, dans le but de booster la participation électorale, une pratique pourtant illégale selon les lois fédérales sur les élections.
La pertinence de cet ornement passager fait l’objet de débats. Claire Jerry, conservatrice du domaine de l’histoire politique au Musée national d’histoire américaine de la Smithsonian Institution à Washington, est sceptique quant à son influence sur le corps électoral contemporain. « Je ne suis pas sûre que le simple fait d’exhiber son autocollant soit encore une véritable incitation au vote. Je ne suis même pas convaincue que nous parviendrons un jour à prouver son utilité à cet égard », a-t-elle affirmé à Time Magazine en 2016. En fait, j’ai observé que de nombreux parents promettent à leurs enfants de leur donner leurs autocollants s’ils les accompagnent voter. Je me demande si l’attraction réelle de l’autocollant ne réside pas dans le fait qu’il pousse les futures générations à réfléchir, de manière un peu ludique, au vote en tant qu’acte citoyen.
Vos interrogations sont à 04:20
Le rôle des enfants de Trump dans la campagne de leur père
Bonjour, Le Monde !
Dans les campagnes précédentes de Donald Trump, sa fille était très visible. Avec les positions pro-vie de son père, est-ce toujours le cas ?
Merci pour ce direct en provenance des USA ! 🇺🇸😊
JiBi
Qu’arrive-t-il aux enfants de Trump qui étaient très impliqués pendant le mandat de leur père et qui sont maintenant introuvables pendant cette campagne ?
GG
Bonjour JiBi et GG,
Les enfants de Trump sont plus ou moins engagés dans cette campagne, même s’ils restent généralement plus discrets que par le passé.
C’est particulièrement vrai pour Ivanka Trump. Conseillère principale de son père pendant tout son mandat présidentiel, travaillant notamment sur les droits des femmes et participant à plusieurs sommets internationaux, elle se fait cette fois remarquée par son absence.
Au début du mois de juillet, lors d’une interview sur le podcast de Lex Fridman, expert en informatique et recherche sur l’intelligence artificielle, l’invitée a souligné qu’elle avait déjà annoncé sur Fox News en 2022 qu’elle ne s’impliquerait pas dans la campagne électorale de 2024 annoncée par son père. « En tant que parent, je pense avant tout à ce que mes trois enfants attendent de moi », a-t-elle déclaré cet été sur le podcast. L’épouse de Jared Kushner, anciennement haut conseiller présidentiel, a précisé que la politique est un métier exigeant qui nécessite un engagement total ou une désengagement complet. Elle est consciente du coût émotionnel que son implication totale infligerait à ses enfants en raison de son absence pendant une période cruciale de leur développement. Elle n’est pas prête à leur faire subir ce coût. « J’ai servi pendant quatre ans et je me sens extrêmement privilégiée de l’avoir fait, mais en tant que mère, je pense qu’il est essentiel que je fasse ce qui est dans l’intérêt de mes enfants. Et je crois qu’il y a plusieurs manières de servir », a-t-elle ajouté. Elle a ensuite évoqué son volontariat pour les enfants, qualifié de « différent » de la politique, mais pas moins important. De plus, elle considère la politique comme un univers plutôt ténébreux et négatif, en contradiction avec ses valeurs. « C’est un métier très dur », a-t-elle renchéri. « Donc pour moi et ma famille, il semble approprié de ne pas y participer », tout en affirmant son amour profond pour son père.
Ivanka Trump, âgée de 42 ans, a récemment attiré l’attention du public lors de sa participation aux secours suite au passage dévastateur de l’ouragan Helene en Caroline du Nord. Elle s’est rapidement associée avec des groupes comme CityServe, Love & Life et Mercy Chefs pour prêter main-forte. Sa présence a été documentée par le tabloïd TMZ qui a publié des photos d’elle aidant les victimes de la catastrophe.
Tiffany Trump, sa demi-sœur de 31 ans, a également été présente dans la sphère publique, notamment lors des campagnes de 2016 et 2020 de leur père, Donald Trump. Elle s’est notamment exprimée lors de divers événements et lors des conventions nationales républicaines. Bien qu’elle ait assisté à la dernière convention, elle n’a pas pris la parole. De plus, elle a soutenu son père lors d’un procès pour falsification de dossiers commerciaux qui s’est tenu en mai dernier à Manhattan.
En ce qui a trait à l’engagement politique de son mari, Michael Boulas, d’origine libanaise, il a modestement contribué aux efforts de réélection de son beau-père. Il s’est notamment impliqué lors d’une réunion en mai avec des citoyens arabes et musulmans américains déçus par Joe Biden, dans le but de les persuader de voter pour le candidat républicain. Récemment, lors d’un rassemblement à Detroit, Donald Trump a partagé la nouvelle que Tiffany et Michael attendaient leur premier enfant, les qualifiant tous deux de « tout à fait exceptionnels ».
Donald Trump Jr., âgé de 46 ans et fils aîné de Donald Trump, joue un rôle actif dans la campagne présidentielle de son père, tout comme dans les précédentes. Il s’exprime souvent dans les médias et sur sa page X, et a récemment fait un discours lors de la dernière convention républicaine en juillet. Il était également présent lors d’une série de réunions liées à la campagne en Utah. Donald Trump Sr. et lui sont également partenaires commerciaux dans plusieurs projets, notamment une plateforme de cryptomonnaie qui a débuté de manière modeste le mardi 15 octobre.
Eric Trump, le frère de Donald Jr. et âgé de 40 ans, dirige la Trump Organization avec son frère. Il participe également à la campagne, dans une moindre mesure. Le week-end dernier, il a assisté à une « Trump Boat Parade » en Floride, un État qui a récemment été touché par l’ouragan Milton, en compagnie de son épouse Lara. L’évènement a attiré des néo-nazis pro-Trump brandissant des drapeaux Trump et des bannières de l’Allemagne nazie. Ceux-ci ont fait des saluts nazis et scandé des slogans tels que « White Power », « Make America White Again » et « Heil Trump ». Eric Trump ne s’est pas prononcé sur leur participation à l’évènement. Dans une interview récente diffusée lundi 14 ofctobre sur la chaîne KTUL en Oklahoma, Eric a soutenu le bilan économique de son père pendant son mandat présidentiel.
Barron Trump, le benjamin de la famille Trump de 18 ans, poursuit actuellement ses études à l’Université de New York. Son père a partagé le dimanche 13 octobre sur Fox News que comme pour ses autres enfants, il offre à Barron un soutien modéré, plus précisément dans sa correspondance avec les jeunes électeurs. Selon Trump, Barron lui donne des informations sur divers influenceurs populaires dont il n’a jamais entendu parler auparavant. Plus tôt dans l’année, Trump a accordé des interviews à Logan Paul et Lex Friedman, des podcasteurs en vue, probablement pour attirer l’attention des électeurs âgés entre 18 et 29 ans. Il est également mentionné que depuis mai, Barron fournit périodiquement des conseils politiques à son père.
En parlant de Trump, il a récemment appelé à une révision des lois sur l’avortement, jugées « trop draconiennes » dans certains états. Participer à un meeting public organisé par Fox News à Cumming, en Géorgie, il a revisité la question des lois strictes d’avortement qui ont été adoptées dans la plupart des états républicains depuis la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême en juin 2022. Trump a affirmé que ces lois vont être revues, principalement parce qu’il y a déjà un mouvement pour cela dans ces états.
Donald Trump, reconnu pour avoir nommé des juges à la Cour suprême, ce qui a permis un revirement constitutionnel majeur, a souvent flatté son électorat ultra-conservateur. Cependant, il a récemment changé de tactique, modérant son discours pour tenter de minimiser ses pertes parmi les électeurs féminins et modérés. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait. Comme l’a noté Piotr Smolar, notre correspondant à Washington, Trump a déclaré en avril qu’il se conformerait aux Etats et se disait « fier » d’être à l’origine de la fin de Roe vs Wade… Quelques semaines plus tôt, en mars, il avait laissé entendre qu’un compromis pourrait être trouvé, avec un projet de loi fédérale autorisant l’avortement jusqu’à 15 semaines.
Pour répondre à votre question, Joachim, les résultats du vote anticipé, qui représente déjà plus de 5 millions de bulletins (mais qui atteignait 10 millions à la même période en 2020, en plein Covid-19), ne sont pas décomptés avant le jour de l’élection. Cela dit, les électeurs américains peuvent indiquer leur allégeance politique sur les listes électorales, ce qui donne une indication des tendances. Sans surprise, ils sont généralement démocrates, comme en 2020. Les républicains, de leur côté, ont une relation mitigée avec le vote anticipé, encouragé au niveau local mais aussi constamment critiqué par Trump, qui voit en lui une source de fraude, bien que jamais prouvée.
Il y a quatre ans, lors de la campagne présidentielle, Donald Trump tenait son premier rassemblement post-Covid.
Il est en excellent état de santé, et certains pourraient presque dire qu’il pourrait marcher sur l’eau. « Ils affirment maintenant que je suis immunisé. Je me sens tellement fort. Je vais m’introduire dans cette foule. Je serai là, embrassant tous les individus, hommes et femmes magnifiques inclus. Je vais vous donner un énorme baiser. » Cependant, la vérité au sujet de l’élection semble moins optimiste. Avec trois semaines restantes avant l’élection, Donald Trump continue de rester derrière dans les sondages. Son marathon de rassemblements – dont il planifie de reprendre après cette pause santé – ne semble pas avoir le potentiel de changer la donne. Pendant ce temps, tous les yeux américains sont rivés sur le Sénat, à Washington, où Amy Coney Barrett, la juge conservatrice choisie par Donald Trump pour la Cour suprême, va commencer son audition. Sur le terrain, les Biden font campagne pour Kamala Harris en Pennsylvanie. Le président Joe Biden et sa femme Jill font leur campagne pour la vice-présidente, ce mardi, en Pennsylvanie. Le résident actuel de la Maison Blanche a assisté à un dîner de la branche du Parti démocrate à Philadelphie, et a critiqué le statut d’homme d’affaires de Donald Trump.
Trump se considère souvent comme un fervent défenseur des entreprises. Il ne fait aucun doute que Trump est un homme d’affaires malheureux, ayant hérité 100 millions de dollars et ayant déclaré faillite de nombreuses fois, y compris échouer dans la gestion d’un casino à Atlantic City – une tâche qui, selon beaucoup, est difficile à échouer. Comment peut-il échouer alors qu’il est généralement admis que la maison est toujours gagnante? Trump n’était pas seulement un perdant en 2020, il échoue dans tout ce qu’il entreprend. Pendant ce temps, les entreprises grandissent et se multiplient sous notre administration. Vous vous souvenez peut-être de Trump disant que si je remportais l’élection, le marché boursier s’effondrerait, mais si par là il voulait dire que le marché boursier atteindrait des sommets historiques, il avait absolument raison. Le marché est actuellement à son plus haut niveau dans toute l’histoire américaine. Il doit être frustrant pour lui de regarder Fox News et d’entendre parler de la robustesse sans précédent du « marché boursier Biden-Harris ».
Par ailleurs, Jill Biden s’est récemment rendue dans les banlieues de Philadelphie pour promouvoir la politique de Kamala Harris sur le logement et l’inflation, en invitant les électeurs à se lever et à se faire compter, selon le New York Times. Elle a rappelé l’échec de l’élection de Hillary Clinton en 2016 contre Donald Trump : « Je veux que vous vous rappeliez du matin après l’élection de 2016. Vous souvenez-vous de comment nous nous sommes retrouvés perdants ? Souvenez-vous de ce sentiment de regret de ne pas avoir fait plus d’appels ou de visites à domicile… Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire ».
Enfin, le démarrage de la plateforme de cryptomonnaies de Donald Trump est resté relativement discret.
La startup de cryptomonnaie co-fondée par l’ancien président américain Donald Trump n’a pas fait d’entrées spectaculaires lors de son lancement mardi, avec seulement une petite quantité des jetons digitaux offerts par l’entreprise ayant été acquis. La plate-forme, qui a été annoncée en septembre et a été nommée World Liberty Financial, a vu moins de 3 % de ses 20 milliards de jetons WLFI, cotés à 1,5 cent chacun, vendre au début de mardi soir, plusieurs heures après la mise en vente. Des complications techniques ont été indiquées comme une cause possible de ces ventes décevantes par plusieurs commentateurs.
De l’autre côté, Kamala Harris, la candidate démocrate, a redoublé d’efforts pour gagner le soutien des hommes afro-américains, une base électorale clé dans des États comme le Michigan, la Caroline du Sud, et la Géorgie. Les sondages indiquent qu’elle n’a pas encore réussi à conquérir cette démographie. Suite à la déclaration de lundi d’une série d’initiatives visant à directement bénéficier les hommes noirs, Harris a donné une interview sous forme de « town hall audio » avec le populaire animateur de radio afro-américain Charlamagne Tha God mardi, où les auditeurs ont pu poser des questions.
La vice-présidente a défendu sa manière structurée de communiquer, justifiant cela comme une discipline. Elle a souligné l’importance de la répétition pour que le message soit bien compris, c’est pourquoi, qu’elle soit à Detroit ou Philadelphie, elle réitère les mêmes points clés. Selon elle, ces points sont vitaux pour l’élection. Elle a aussi souligné le défi que représente la désinformation.
Ensuite, elle a critiqué son adversaire républicain, lui demandant son plan pour l’Amérique noire. Faisant référence au Projet 2025, un guide conservateur rédigé par la Heritage Foundation, elle a affirmé que Trump fait sa campagne en instillant la peur.
Kamala Harris a pris le temps de responsabiliser ses auditeurs en les encourageant à exercer leur droit de vote. Elle a noté que traditionnellement, le taux de participation est plus faible parmi les hommes noirs que dans les autres groupes démographiques.
En Géorgie, il y a eu une importante participation pour le premier jour de vote anticipé, ce qui a été confirmé par les autorités. L’État du Sud a mis en place des bureaux de vote pour permettre le vote physique en avance, avant le jour du scrutin le 5 novembre. Les deux candidats, Kamala Harris et Donald Trump, ont encouragé les citoyens à voter dès maintenant.
Au premier jour du vote préliminaire, un record a été établi avec 251 899 bulletins de vote soumis à 16 heures, comme l’a signalé Gabriel Sterling, le responsable des élections en Géorgie. Partout aux États-Unis, les citoyens peuvent participer par courrier ou en avançant sur le site, avant le 5 novembre. Selon l’université de Floride, plus de cinq millions ont déjà voté.
En parallèle de ces processus de vote, le système judiciaire de la Géorgie est en charge de plusieurs affaires. Lundi, le juge Robert McBurney a repoussé l’appel d’une responsable électorale républicaine du comté de Fulton à Atlanta, la capitale de l’Etat, qui demandait l’approbation de son autorité « discrétionnaire » pour refuser de certifier les résultats en cas de suspicion d’erreur ou de fraude.
Robert McBurney a précisé que les responsables des élections n’ont pas le pouvoir discrétionnaire de la certification, un devoir qui doit être accompli dans les délais prescrits par la loi. S’ils se sentent préoccupés ou doutent de la légitimité des résultats, ils devraient contacter le procureur adéquat.
McBurney gère également une contestation concernant les nouvelles règles établies en septembre par la Commission électorale de l’Etat – qui sont favorables à l’ancien président et au candidat républicain Donald Trump – qui sont une source d’inquiétude pour les démocrates. Ces règles comprennent le recompte manuel des votes en plus de celui effectué par les machines.
Donald Trump a fait l’objet d’une accusation pour avoir tenté illégalement de renverser le résultat de l’élection dans cet État en 2020.
La disparition progressive des médias traditionnels majeurs comme les chaînes de télévision et la presse écrite est de plus en plus manifeste avec la course à la présidence américaine. On remarque ceci depuis un bon moment, mais ça a pris une tournure inhabituelle ces derniers temps. Ces médias ne cessent de remplir leur rôle : ils mènent des enquêtes, déploient leurs vastes ressources sur le terrain, suivent les candidats de près et font des reportages sur les remarques notables et les moments forts. Cependant, l’évolution du paysage de l’information coïncide avec un contexte politique sans précédent.
Il semble que la Géorgie est un état qui pourrait potentiellement tourner en faveur des démocrates, avec Trump n’ayant qu’une petite avance. Si cela devait se produire, cela pourrait freiner les ambitions de Trump, n’est-ce pas ?
Votre question nous permet également de mentionner qu’un juge du comté de Fulton a statué mardi que les responsables électoraux locaux en Géorgie doivent certifier les résultats selon les échéances légales. Ils ne peuvent pas les refuser, même en cas de doute d’erreur ou de fraude, comme le demandait la plaignante Julie Adams, membre du comité électoral du comté de Fulton et partisane de Donald Trump. Le juge rappelle ainsi que la certification ne fait pas partie des pouvoirs discrétionnaires des responsables électoraux, qui doivent se tourner vers la justice en cas de réclamation.
Est-ce que le taux d’abstention est élevé aux États-Unis ?
J’ai l’impression que beaucoup parle des électeurs indécis dans les états clés, mais est-ce que les abstentionnistes sont autant sollicités en France par exemple ?
Bonjour Yag.
Le Pew Research Center et le Bureau du recensement des États-Unis indiquent une participation accrue aux élections américaines lors des scrutins de mi-mandat de 2018, de la présidentielle de 2020 et des élections de mi-mandat de 2022. Près des deux tiers (66,8 %) de la population éligible a voté lors de l’élection présidentielle de 2020, représentant le taux de participation le plus élevé pour une élection nationale depuis 1900. Les élections de mi-mandat de 2018 et 2022 ont également connu une forte mobilisation avec des taux de 49% et 46% respectivement, dépassant les précédents records depuis 1914 et 1970.
Alors que certains électeurs votent consistentement ou ne votent pas du tout, d’autres ne se mobilisent que sporadiquement. Ce sont ces derniers qui jouent souvent un rôle décisif dans le résultat des élections, modifiant potentiellement l’équilibre des forces entre les deux principaux partis politiques d’élection en élection, souligne le Pew Research Center.
En termes plus généraux, les électeurs noirs, hispaniques et asiatiques ont tendance à favoriser les Démocrates alors que les blancs américains votent plus régulièrement. Cependant, l’augmentation du soutien aux candidats Démocrates parmi les électeurs blancs diplômés, et leur taux de participation élevé, a permis de contrebalancer partiellement l’augmentation du soutien au parti Républicain parmi les électeurs blancs non diplômés.
Enfin, Donald Trump a commenté la fin enthousiasmante et musicale de son rassemblement politique en Pennsylvanie, la qualifiant d' »incroyable ».
Donald Trump s’est récemment exprimé sur le réseau social, Truth Social, en réfléchissant à deux incidents récents de sa campagne. Il a discuté d’une séance de questions inhabituelle en Pennsylvanie et de sa préoccupation quant à la santé de Kamala Harris.
Durant une soirée, Trump a animé une réunion publique en Pennsylvanie. Selon lui, l’événement a été fantastique. Alors que la séance de questions était sur le point de se conclure, certains participants ont commencé à s’évanouir à cause de la chaleur et de l’enthousiasme. À ce moment-là, ils ont commencé à jouer de la musique, puis ont repris la réunion.
La réunion avait commencé seulement 30 minutes auparavant dans une salle manifestement mal climatisée, quand Trump a proposé: « Pourquoi ne pas faire un festival de musique? » Malgré ce qui semblait être une hésitation, Trump restait sur scène. « Personne ne part », a-t-il déclaré, « Qu’est-ce qui se passe? » De la musique a ensuite été jouée pendant près de 40 minutes, y compris certaines chansons d’artistes qui ne souhaitaient pas être associés à Trump. Kamala Harris et son équipe ont ridiculisé Trump en partageant des extraits vidéo de cet événement et Harris a même commenté sarcastiquement: « J’espère qu’il va bien. »
Dans d’autres messages sur Truth Social, Trump a affirmé, parmi d’autres choses, que sa santé était bien meilleure que celle de Clinton, Bush, Obama, Biden et surtout Kamala. Il a également prétendu avoir partagé plus de rapports de santé que n’importe quel autre président et a allégué que Harris souffrait de rhinite et conjonctivite allergiques.
Ce week-end, un bilan médical publié par la Maison Blanche atteste que Kamala Harris, à l’âge de 59 ans, présente l’endurance physique et mentale nécessaire pour assumer les responsabilités présidentielles des États-Unis. Le médecin de la vice-présidente confirme qu’il n’y a rien dans son dernier examen médical en avril qui sort de la norme, et qu’elle jouit d’une excellente santé globale.
À travers ce bilan ainsi que les déclarations qui ont suivi, l’équipe de campagne démocrate vise à susciter une discussion sur l’aptitude de son adversaire républicain, âgé de 78 ans. Bien que Donald Trump ait volontairement rendu public plusieurs de ses bilans médicaux, il n’en a diffusé aucun depuis septembre 2023.
Cependant, selon un sondage du New York Times / Siena College publié samedi, Kamala Harris ne parvient pas à obtenir un soutien significatif auprès des électeurs afro-américains – et latinos. L’ancien président Barack Obama, en campagne pour Harris jeudi dernier, a critiqué les « frères » afro-américains pour la misogynie déguisée qu’il estime viser Harris. En 2016, 92% des Noirs avaient voté pour Hillary Clinton, et en 2020, 90% ont voté pour Joe Biden. Cependant, le sondage du New York Times/Siena College indique que seulement 78% supportent Kamala Harris.
Il est clair que Kamala Harris est susceptible de recevoir une écrasante majorité des votes de la population noire. Cependant, Donald Trump a orchestré une stratégie comprenant des publicités spécifiques et des rassemblements dédiés pour attirer les électeurs noirs américains, en particulier les hommes noirs. Cette tactique semble porter ses fruits puisque environ 15% de ces derniers ont indiqué qu’ils envisageaient de voter pour lui, marquant une augmentation de six points par rapport à 2020. Pour ce qui est des femmes noires, 83% soutiennent Kamala Harris tandis que 12% ont affirmé leur soutien à Donald Trump et 5% restent incertaines.
Le déclin du soutien à Kamala Harris est principalement attribué à l’échec des démocrates à tenir leurs promesses envers la communauté afro-américaine. Selon le New York Times, les hommes noirs, en particulier les jeunes qui ne partagent pas certaines visions du Parti démocrate, expriment leur frustration face à l’agenda du parti qui ne satisfait pas suffisamment leurs besoins et aspirations. Le journal poursuit en affirmant que malgré la montée de membres afro-américains significatifs du Parti Démocrate tels que Wes Moore, gouverneur du Maryland, Maxwell Frost, représentant de la Floride et Brandon Johnson, maire de Chicago, le parti s’est largement transformé en « parti de femmes ». Un sondage réalisé par le centre de recherche AP-NORC pour les affaires publiques révèle que les électeurs noirs ne nourrissent pas de grandes espérances quant à l’aptitude de Kamala Harris à améliorer la situation du pays ou à apporter un changement significatif dans leur vie quotidienne.
Lors d’un discours à Erié, en Pennsylvanie, le lundi, Kamala Harris a mis en avant une série de mesures conçues pour avoir une incidence positive sur les hommes afro-américains. Le Wall Street Journal, dans un éditorial, a néanmoins critiqué ces initiatives, questionnant même leur légitimité légale, en déclarant qu’il serait plus judicieux pour Harris de se focaliser sur le développement de la prospérité plutôt que la simple répartition de revenus. Pour conclure, le journal a déclaré : « Il est rassurant de savoir que Madame Harris et les démocrates ont besoin de faire campagne pour gagner le soutien des électeurs noirs, qui gardent un souvenir favorable de l’économie sous la première présidence de Mr. Trump ».
À 16:47, Mark Robinson a engagé des poursuites judiciaires contre la chaîne CNN pour avoir exposé des messages postés sur le forum d’un site pour adultes. Le lieutenant-gouverneur républicain de Caroline du Nord a déclaré qu’il portait plainte contre la chaîne pour diffamation, après qu’elle a révélé qu’il avait participé à un forum pornographique, se présentant sous l’identité d’un « perverti » et d’un « nazi noir ». Selon le New York Times qui cite son avocat, les messages diffusés par la chaîne ont été obtenus illicitement sur le dark web. Robinson avait déjà nié être à l’origine de ces messages, même si ceux-ci avaient été vérifiés par CNN avant d’être supprimés.
Comme le soulignait l’Associated Press, cette poursuite judiciaire intervient un mois après le déclenchement du scandale, qui a immédiatement poussé l’établissement républicain à prendre ses distances, y compris Donald Trump qui veut éviter toute mauvaise publicité dans un État crucial pour sa victoire.
Dans une election presidentielle de 2008, Barack Obama est devenu le seul démocrate à remporter la victoire dans l’Etat depuis 1980. Toutefois, lors des élections de 2020, Donald Trump a réussi à gagner contre Joe Biden, mais seulement par une faible marge – environ 1%. Le gouverneur actuel, Roy Cooper, est un démocrate. Des sondages prévoient une bataille serrée en Caroline du Nord, une position que l’équipe de Trump croyait déjà acquise, jusqu’à l’arrivée de Kamala Harris. Le camp démocrate considère le scandale Robinson comme une chance, dissuadant les électeurs modérés ou indécis dans les villes de Charlotte et Raleigh.
Le vote anticipé est disponible dans 47 Etats, ainsi que dans le District de Columbia, Guam, Porto Rico et les Îles Vierges, avant le jour officiel de l’élection. La date limite varie en fonction de chaque Etat. Jusqu’au 15 octobre, le vote a déjà été lancé dans les Etats tels que le Vermont, le Wyoming, l’Ohio, le Nouveau-Mexique, le Nebraska, le Montana, la Californie et l’Indiana, et dans deux swing states, l’Arizona et la Géorgie.
Quant au vote par correspondance, les règles varient d’un Etat à l’autre. En 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, le nombre total de votes par correspondance a atteint 66,4 millions (par rapport à 28,8 millions en 2016), comme le souligne le MIT Election Data + Science Lab. Plusieurs Etats ont depuis lors rendu plus difficiles les conditions du vote anticipé.
Plusieurs médias et universitaires analysent attentivement les données sur le vote anticipé. Bien qu’ils ne permettent pas de déterminer le candidat en tête, ces données offrent une indication sur la participation potentielle dans chaque Etat. Il est important pour chaque camp d’amener ses électeurs à voter le plus tôt possible.
Selon les données du New York Times datées du 15 octobre, on comptait près de 4 millions de votes anticipés ou par correspondance, correspondant à 2% des électeurs. Toutefois, l’Election Lab de l’Université de Floride enregistre plus de 5,1 millions, dont environ 887 000 votes anticipés et plus de 4,2 millions par correspondance. Cette différence peut être attribuée aux méthodes de l’Election Lab qui contacte directement les bureaux de vote pour accéder à des informations non encore publiques.
Les élections présidentielles américaines présentent un paradoxe. Alors que l’économie américaine est robuste (avec une croissance positive, un taux d’emploi élevé, des investissements en hausse et une consommation robuste), la Chine ralentit et l’Europe se plaint de son déclin. Pourtant, les deux candidats agissent comme si le pays était en crise. Donald Trump prétend qu’il va restaurer la grandeur de l’Amérique, ce qui signifie qu’elle n’a pas encore été retrouvée. Kamala Harris espère restaurer l’espoir, indiquant que les États-Unis sont sur le point de perdre espoir.
15:13 Vos questions
Prévoyez-vous de publier une carte interactive des grands électeurs par État comme vous l’avez fait pour les élections législatives de 2024 (par exemple, celle pour former « votre majorité ») ?
Amateur de Carto
Bonjour Amateur de Carto,
Nous avons posé la question à Pierre Breteau, notre expert en cartographie aux Décodeurs, qui nous informe qu’aucune carte interactive n’est prévue pour le moment. Nous vous suggérons celle du site 270ToWin.
Pour finir, une simple question.
Un bref interrogatoire. Peut-être qu’enfin, j’aurai une réponse succincte…
Lorsque Trump danse pendant ses meetings sur des chansons d’artistes de sa playlist (commençant par Village People, mais aussi Sinead O’Connor…), sont-ils au courant que leurs chansons sont utilisées ?
Dans le nouveau contexte, on retrouve de nombreux artistes ainsi que leurs représentants légalisés – ABBA, les Beatles, les Rolling Stones, Adele, Beyoncé, Bruce Springsteen, Céline Dion, Elton John, Guns N’Roses, Foo Fighters, Leonard Cohen, Queen, Prince, Pharrell, R.E.M. , Johnny Marr, de Smiths, Rihanna, Neil Young, Linkin Park, Tom Petty, Village People, Steven Tyler, d’Aerosmith, White Stripes entre autres, qui ont intenté des actions en justice contre l’équipe de Donald Trump pour lui interdire l’utilisation de leur musique lors de ses rassemblements politiques ou dans ses vidéos publicitaires de campagne. Une playlist indicative de ces artistes est disponible sur Spotify, fourni par le blog « Above The Law ».
Il est possible pour les candidats politiques de jouer leurs chansons lors des réunions publiques sans avoir à demander une autorisation expresse de la part de l’artiste, à condition que le parti politique ou le lieu du rassemblement ait obtenu une licence générale auprès des organismes de gestion des droits de performance tels que ASCAP et BMI (l’équivalent de la Sacem en France). Si les artistes ne souhaitent pas que certaines de leurs oeuvres soient utilisées, ils peuvent en faire la demande à ASCAP et BMI. Une fois qu’une équipe de campagne a été informée par ASCAP ou BMI de l’interdiction de jouer une certaine chanson, son usage peut entraîner des poursuites pour violation des droits d’auteur. Qui plus est, une campagne politique risque également des poursuites légales pour violation de marque, publicité trompeuse ou atteinte au droit à l’image si elle emploie une chanson sous licence sans la permission de l’artiste. Merci en avance, Le Monde, pour votre traitement du sujet.
En septembre, un verdict de la cour fédérale d’Atlanta ordonnait à Donald Trump et à son équipe de campagne d’arrêter d’utiliser la chanson « Hold On, I’m Coming » de Sam & Dave. Selon la famille d’Isaac Hayes, la campagne Trump n’avait pas acquis de « licence de représentation publique appropriée », demandant des compensations pour « l’utilisation non autorisée » de la musique d’Hayes. En parallèle, les White Stripes se sont plaints devant une cour new-yorkaise concernant l’intégration de leur titre « Seven Nation Army » dans une vidéo promotionnelle du candidat républicain.
Le journal en ligne du mardi 15 octobre débute avec une photo montrant le Président Joe Biden et sa femme Jill de retour de leur campagne pour soutenir Kamala Harris en Pennsylvanie, prise le 15 octobre 2024 par Mark Schiefelbein. Des contributions de Romain Del Bello et Allison Ferrera sont également présentes.
Le Monde offre une couverture en direct de la présidentielle américaine où un duel serré est anticipé entre Donald Trump et Kamala Harris. Les dernières nouvelles incluent : déclarations, rassemblements et clarifications de controverses en lien avec l’élection du 5 novembre.
Un espace dédié à l’interaction offre aux lecteurs la possibilité de poser des questions sur la pratique électorale et ses implications. Les messages et partages d’informations pertinentes sont les bienvenus.
Des reportages, analyses et clarifications de correspondants sur le terrain sont disponibles dans la section « Vu des États-Unis ».
Dans le but d’appréhender les impacts de cette élection, non seulement aux USA mais aussi à l’échelle globale, nous nous appuierons sur des dialogues et des rencontres avec des spécialistes dans divers domaines tels que la géopolitique, l’économie, et l’écologie.