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16 octobre 2024 1 h 44 min

Alerte: risques lissage brésilien

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Les magazines féminins font souvent l’éloge du lissage brésilien, en vogue dans les salons de beauté. Toutefois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avertit que cette méthode de traitement capillaire peut représenter des risques pour la santé. En effet, le processus consiste à infuser les cheveux de kératine avant de les lisser à l’aide de plaques chauffantes.

C’est l’acide glyoxylique, le composant chimique utilisé pour lisser et donner de la brillance aux cheveux pour une durée prolongée, qui pose problème. Depuis le début de l’année, l’Anses a reçu quatre rapports de cas d’insuffisance rénale aiguë résultant de lissages brésiliens, dans le cadre de sa nouvelle mission de cosmétovigilance.

En raison de ces risques, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ainsi que le ministère de la santé recommandent de s’abstenir d’utiliser des produits lissants contenant de l’acide glyoxylique. Cet avertissement concerne les professionnels de la coiffure, leurs clients, mais également les particuliers qui utilisent ces produits chez eux.

« Il est crucial de faire passer le message, en particulier aux plus jeunes, d’éviter le lissage brésilien », a déclaré Juliette Bloch, directrice des alertes et des vigilances à l’Anses, au Monde. Elle a ajouté que de nombreux cas ne sont probablement pas signalés. « Les lissages brésiliens sont très courants et ne sont pas exclusivement réservés aux cheveux de type afro ». Il semble que peu de médecins font aujourd’hui la connexion entre les symptômes d’insuffisance rénale et ce type de lissage.

Quelques heures après l’exposition à l’acide glyoxylique, des symptômes d’insuffisance rénale peuvent se manifester. Ils peuvent inclure des douleurs abdominales ou dorsales, des nausées ou des vomissements. Sur quatre cas recensés par l’Anses, trois ont eu besoin d’une hospitalisation à cause de la gravité de leur insuffisance rénale. La dernière victime, une jeune femme de 28 ans, est sortie de l’hôpital le lundi 14 octobre après plusieurs jours de traitement. Selon Juliette Bloch, ces cas concernent souvent des individus sans antécédents médicaux et chez qui on ne s’attend pas à des problèmes rénaux. Bien que l’hyperhydratation permet de traiter ces insuffisances aiguës, elles peuvent évoluer en insuffisances rénales chroniques à long terme.

Pour l’instant, il n’y a aucune restriction concernant l’utilisation de l’acide glyoxylique dans les cosmétiques. Il a remplacé le formaldéhyde, interdit en 2019 pour son potentiel cancérogène, dans les produits de lissage des cheveux. Actuellement, l’Anses mène une étude sur la toxicité rénale de l’acide glyoxylique lorsqu’il est utilisé dans les applications capillaires. Les résultats, qui devraient être disponibles avant la fin de l’année, pourraient entraîner des modifications des règles européennes, comme une restriction ou une interdiction d’utilisation.

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