Les autorités sanitaires françaises encouragent les citoyens, notamment les personnes à risque, à adopter une approche de vaccination annuelle combinée contre la grippe et le Covid-19. Cette initiative a été lancée à l’aube de la saison de vaccination, le mardi 15 octobre, et vise particulièrement ceux encore insuffisamment protégés. Sarah Sauneron, la directrice générale adjointe de la santé, a souligné lors d’une conférence de presse que cette double vaccination pourrait devenir une protection essentielle pour les groupes prioritaires.
Les prestataires de soins de santé, tels que les médecins, les infirmières, les sages-femmes et les pharmaciens, sont en mesure d’administrer ces deux vaccins, lequel peut être reçu successivement mais pas nécessairement. Plus de 17,2 millions de Français sont vivement encouragés à recevoir ces vaccinations pour se protéger contre ces deux maladies virales potentiellement mortelles.
Les groupes cibles prioritaires incluent les personnes âgées de plus de 65 ans, les résidents des Ehpad, les personnes de tout âge souffrant de certaines maladies chroniques ou d’obésité sévère, ainsi que les femmes enceintes. Les soignants et ceux qui sont en contact avec des personnes vulnérables (seniors, nourrissons…) sont également incités à se faire vacciner.
Bien que la réapparition saisonnière de la grippe soit bien connue, l’adjonction du Covid-19, qui engendre plusieurs vagues épidémiques chaque année, a augmenté le risque sanitaire pendant l’automne et l’hiver, périodes où d’autres virus respiratoires, comme celui responsable de la bronchiolite, sont également présents. La vaccination contre la grippe et le Covid-19 vise non seulement à protéger les plus vulnérables en réduisant les formes graves de la maladie et les hospitalisations, mais aussi à alléger la charge sur un système de santé déjà fortement sollicité, affirme le représentant du ministère de la santé.
L’inquiétude grandit quant à la diminution du taux d’immunisation des personnes âgées et des professionnels de la santé contre la grippe, comme l’indique la Directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille. Elle signale une réduction notable du taux de vaccination chez les plus de 65 ans par rapport à l’année précédente, une tendance qu’elle juge préoccupante car il s’agit précisément de la tranche d’âge la plus représentée parmi les patients hospitalisés et en soins intensifs.
Capucine Ulian, conseillère médicale auprès de la direction générale de la cohésion sociale, note également une baisse significative de la vaccination contre la grippe dans les maisons de retraite, où le taux d’immunisation a atteint son plus bas niveau de ces dernières années. Selon Caroline Semaille, la diminution de la couverture vaccinale grippe parmi les professionnels de la santé, y compris les médecins, est également préoccupante.
En dépit de ces défis, une progression a été constatée dans la proportion de personnes âgées vaccinées contre le Covid-19 au cours de l’année dernière, bien que ce taux soit encore considéré comme relativement bas avec environ 30 % la saison précédente. Sarah Sauneron cite la fatigue vaccinale post-Covid largement documentée et le scepticisme quant à l’efficacité de la vaccination comme des facteurs possibles de cette insuffisante couverture vaccinale contre la grippe et le Covid.
Toutefois, Caroline Semaille réaffirme que les vaccins contre la grippe et le Covid-19 sont adéquats face aux variétés de virus qui circulent actuellement, et que les bénéfices surpassent de loin les risques éventuels, qui se limitent principalement à des douleurs au site d’injection. Pour le Covid-19, un vaccin ciblant le variant Omicron JN.1, similaire à ceux dominant depuis plusieurs semaines, sera disponible et seul le sérum Pfizer-BioNTech sera proposé en premier.
Trois différentes versions de vaccins anti-grippaux, provenant de fabricants variés et basés sur les souches de virus les plus susceptibles de se propager cette saison, peuvent être utilisés de manière interchangeable. Il est recommandé de se faire vacciner avant le début de la saison de grippe, car le corps requiert deux semaines pour développer les anticorps nécessaires après la vaccination.
La façon dont la grippe et le Covid affecteront la France dans les mois à venir demeure incertaine. La dernière saison grippale a vu le retour à des niveaux plus normaux, comparables à ceux avant que le Covid-19 ne devienne une pandémie, après deux années marquées par l’impact du virus. Cela dit, la grippe a encore engendré 14 000 hospitalisations ainsi que plus de 1 860 décès. Ce chiffre est vraisemblablement en-dessous de la réalité, étant donné qu’il est basé sur des registres de décès qui ne sont pas totalement complets.