Taiwan a signalé un record de 153 avions chinois observés en un jour à proximité de l’île, après l’achèvement des exercices militaires chinois qui visent à encercler la région autonome le lundi 14 octobre. Ces activités se sont déroulées sur une durée de vingt-cinq heures qui se terminait à 06h00, heure locale, le mardi (minuit à Paris), comme le confirment les informations du Ministère de la Défense taiwanais le mardi. Il a été noté que, durant cette même durée, quatorze navires chinois avaient aussi été repérés.
Sur les 153 avions signalés, 111 d’entre eux ont traversé la médiane du détroit de Taiwan, divisant ce détroit de 180 kilomètres de large entre l’île et la Chine continentale. Le lundi, Pékin avait mené des exercices militaires pour entourer Taiwan, utilisant avions et navires de guerre. Ces exercices ont eu lieu peu de temps après que le président taiwanais, Lai Ching-te, a prononcé un discours le jeudi à l’occasion de la fête nationale de l’île.
Monsieur Lai a promis de « résister à l’annexion » chinoise de l’île ou à toute atteinte à sa souveraineté. La Chine voit Taiwan comme une de ses provinces, et n’a pas encore réussi à l’unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile en 1949. Tokyo a exprimé ses « préoccupations » à cet égard.
Le mardi dernier, Tokyo a verbalisé ses inquiétudes à l’égard des grandes manœuvres militaires orchestrées par la Chine le jour précédent, en envoyant des chasseurs près de Yonaguni, une île située au sud du Japon. « Nous suivons de très près les activités en question, avec une vigilance maximale, et nous avons communiqué à la Chine les préoccupations du Japon », a déclaré Kazuhiko Aoki, le secrétaire général adjoint du gouvernement, lors d’une conférence de presse.
M. Aoki a également informé que deux bâtiments de la flotte chinoise, dont le porte-avions Liaoning, avaient navigué dimanche dans les eaux voisines de l’île de Yonaguni. Les avions militaires chinois ont par la suite décollé du Liaoning et y ont atterri lors des manœuvres militaires lundi, a-t-il ajouté.
Les exercices militaires ont été caractérisés par l’armée chinoise comme un « avertissement » à l’encontre des « séparatistes » de Taïwan, Pékin reprochant constamment aux autorités taïwanaises de militer pour l’indépendance de l’île. Le lundi, les exercices appelés Joint Sword-2024B (« Epées jumelées-2024B ») se sont principalement déroulés dans des régions situées au nord, au sud et à l’est de Taïwan, selon l’armée chinoise.
Ces opérations ont été critiquées par les États-Unis comme étant « injustifiées ». Depuis 1979, Washington accepte Pékin au détriment de Taipei comme l’unique autorité chinoise légale, tout en restant l’allié le plus fort de Taïwan et son premier fournisseur d’armes. Par ailleurs, l’Union européenne a exhorté toutes les parties à « faire preuve de retenue » lundi.
Depuis l’accession de Tsai Ing-wen à la présidence taïwanaise en 2016 et de son remplaçant Lai Ching-te en 2024, les relations entre Pékin et Taipei sont tendues. La Chine a fréquemment critiqué leur intention d’accroître la division culturelle entre l’île et le territoire continental. Par conséquent, Pékin a considérablement augmenté ses activités militaires autour de l’île.
Le conflit entre Pékin et Taipei remonte à la guerre civile prolongée entre les troupes communistes dirigées par Mao Zedong et les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek. Après avoir été vaincus par les communistes, qui ont créé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les nationalistes et de nombreux civils se sont refugiés à Taïwan.
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