Le magazine « Le Monde de l’éducation » a publié un éditorial concernant l’omniprésence du bizutage dans les institutions d’enseignement supérieur, particulièrement au sein des facultés de médecine. Ces révélations, corroborées par les rapports de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles et les médias nationaux, surviennent malgré le fait que le bizutage ait été criminalisé dans la législation française depuis 1998.
De plus, depuis sa création en 2003, un Comité national contre le bizutage a été établi comme une association légale, travaillant sans relâche pour combattre le bizutage et soutenir les étudiants affectés. Le Comité a reçu l’appui de diverses associations, fédérations de parents et d’étudiants, syndicats de professeurs et d’étudiants, de directeurs d’écoles, d’universités, de grandes écoles et de mutuelles.
Par conséquent, les directeurs des unités de formation et de recherche médicale (anciennement les facultés de médecine) ainsi que les présidents d’universités ne peuvent prétendre ignorer la loi. Au sein de leurs institutions, ils ont la capacité d’exercer le pouvoir disciplinaire et selon l’article 40 du code de procédure pénale, ils sont tenus de signaler tout délit ou crime à la République sans délai. L’atmosphère au sein des résidences universitaires est comparée à celle d’une confrérie.
Malgré l’existence de moyens pour proscrire et punir certains comportements, rien ne semble évoluer. De fait, des assemblées organisées par les étudiants adultes, auxquelles participent leurs plus jeunes camarades, se déroulent en dehors de l’université sous le prétexte de la camaraderie étudiante et du partage de valeurs au profit d’un objectif commun : la médecine. Malheureusement, ces rencontres visant à favoriser «l’intégration» dévient parfois vers des actes violents à caractère sexiste, des agressions sexuelles et des excès d’alcool, générant des traumatismes insoutenables souvent tus.
Certains suggèrent que ce processus d’intégration, communément associé au bizutage, est une tradition, particulièrement présente parmi les internes en médecine. L’histoire de l’internat des hôpitaux, fondé en 1802, est partagée afin d’assurer une assistance médicale constante et compétente. Après une sélection rigoureuse, les internes se voyaient acceptés dans une commune véritablement fraternelle, marquée par des traditions et courtoisies telles que l’utilisation du tutoiement, l’esprit d’entraide, d’amitié et de respect mutuel. L’internat, continué avec la fondation des CHU en 1958, était à la base de l’excellence médicale.
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