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15 octobre 2024 15 h 50 min

La Chine s’entraîne pour Taïwan

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Les exercices effectués le lundi 14 octobre n’ont duré qu’une seule journée, un échange de rhétorique routinière entre les deux côtés du détroit, selon l’armée chinoise, ces manoeuvres étaient des « avertissements sérieux » contre les « actions séparatistes », quatre jours après le premier discours du président taïwanais Lai Ching-te lors de la journée nationale. Élu en janvier et méprisé par Pékin, Ching-te a promis de « défendre une Taiwan démocratique et de préserver la sécurité nationale ».

Si ces gestes peuvent sembler symboliques sans impacter directement la vie quotidienne à Taiwan, la Chine continue néanmoins de se préparer comme si une invasion de l’île, qu’elle considère comme une de ses provinces, était envisageable. Cela est notamment illustré par l’augmentation significative de la pression de Pékin, comme en témoigne le nombre record de 153 avions chinois détectés près de l’île en une journée, jusqu’à mardi à 6 heures, selon le ministère de la défense taïwanais.

Depuis 2020, son aviation a augmenté les incursions à proximité de l’île. Ces incursions, effectuées d’abord en journée, puis de jour comme de nuit, et de plus en plus souvent accompagnées d’avions de chasse et de renseignement, ont pour but de permettre à l’armée chinoise – qui n’a pas d’expérience récente de combat, contrairement aux forces américaines ou russes – de se perfectionner dans ces différents domaines. De plus, ces actions mettent à l’épreuve les forces taïwanaises, dont les jets doivent décoller pour intercepter ces avions si ces derniers ne font pas demi-tour.

L’aviation est soumise à une pression croissante en raison du nombre croissant d’incursions, ce qui entraîne fatigue des pilotes et problèmes de maintenance des avions dont le taux de disponibilité est en déclin, a noté le général à la retraite Chang Yan-ting, ancien vice-chef de l’armée de l’air de Taïwan. L’armée de l’air possède environ 150 avions de chasse F-16 américains et une cinquantaine de Mirage 2000, qui sont vieillissants, soulignant le besoin urgent de modernisation.

La Chine, quant à elle, déploie notamment des avions Y-8, qui sont utilisés pour le renseignement plutôt que pour le combat, et qui ont la capacité de détecter les mouvements sous-marins, notamment dans la zone qui sépare le sud de Taïwan du nord des Philippines, le détroit de Bashi. L’objectif pour la Chine est de mieux comprendre cette zone, ainsi que le mouvement des sous-marins nucléaires américains dans celle-ci, qui constitueraient une menace majeure pour les navires chinois en cas de conflit.
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