L’initiative majeure de Giorgia Meloni, présidente du conseil italien, dans sa politique migratoire revisée, est en cours de réalisation avec le soutien de son collègue et « ami », le leader albanais Edi Rama. Le lundi 14 octobre, presque un an après l’accord signé entre la dirigeante d’extrême droite et le social-démocrate pour la création de centres de détention italiens en Albanie, un premier contingent de migrants secourus en mer par les forces italiennes a pris la direction du pays des Balkans à bord du Libra, un vaisseau de la marine italienne.
Ces rescapés sont censés être enfermés derrière les barrières de ces camps d’accueil, qui sont de simples conteneurs fraîchement construits sur le sol albanais, une fois leur débarquement effectué, prévu le mercredi. Ici, leurs demandes d’asile seront traitées conformément au processus italien en vigueur. Pour la présidente Meloni, ce système est censé avoir un effet dissuasif. Cependant, la faisabilité juridique et logistique de ce qui est supposé être l’une des grandes réalisations de son mandat demeure questionnable.
La mise en œuvre de l’accord s’avère être un processus difficile, bien que facile à comprendre. Il ne concerne que les migrants sauvés en haute mer par des bateaux italiens et jugés non vulnérables. Les femmes, les mineurs, les personnes souffrant de troubles mentaux, les victimes de tortures, de violences sexuelles et de trafic d’êtres humains sont supposées être exemptées et dirigées vers l’Italie.
Système de conférence par vidéo.
Une fois les migrants arrivés à terre, ils seront d’abord identifiés dans une installation portuaire de Shengjin avant d’être déplacés vers un centre administratif de détention, jadis une base militaire, à Gjader, capable d’accueillir jusque 880 individus. Le processus de demande d’asile sera rendu possible grâce à un système de visioconférence qui connectera les centres albanais et le tribunal de Rome. Les auditions y seront supervisées par des juges. Le même système sera utilisé pour les communications entre les demandeurs d’asile et leurs avocats, les décisions seront prises dans les vingt-huit jours qui suivent.
Dans une atmosphère internationale actuellement marquée par les victoires électorales de l’extrême droite, la tension accrue liée à la question migratoire et la remise en question du droit d’asile tel qu’il est actuellement défini, le plan proposé par Mme Meloni a certainement un attrait particulier pour ses partenaires européens. Berlin a déjà exprimé son intérêt pour le « modèle albanais ». À Londres, le gouvernement travailliste voit favorablement un projet réputé pour son cadre juridique plus solide et plus économique que l’accord dévastateur avec le Rwanda qui a précédemment coûté 280 millions d’euros au Royaume-Uni avant d’être abandonné sans même avoir été lancé. Du côté français, il reste à juger sur la base des faits. Curiosité est de mise.
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