Alexander Elliot Anderson Salmond, un pilier de la politique britannique et écossaise, est décédé à l’improviste à l’âge de 69 ans, le samedi 12 octobre. Reconnu pour son charisme et sa vision, malgré un parcours envahi par la controverse dans ses derniers jours, il a servi en tant que Premier ministre écossais de 2007 à 2014. Son objectif primordial était l’indépendance de l’Écosse, un but qu’il était sur le point d’atteindre après avoir sécurisé un référendum à Londres, étant seulement battu de peu en septembre 2014 avec 45 % des votes écossais en faveur de l’indépendance.
Né le 31 décembre 1954 à Linlithgow, une localité de la Central Belt, la région la plus peuplée de l’Écosse, Salmond provenait d’un milieu humble. Ce jeune talent a obtenu son entrée à la réputée université de St Andrews, au nord d’Edimbourg, et a commencé sa carrière en tant qu’économiste à la Royal Bank of Scotland. Cependant, il se tourne rapidement vers la politique. Avec des inclinations ouvertement de gauche, il préfère le Scottish National Party (SNP, parti indépendantiste) au Labour, qui était alors dominant en Écosse, une décision qui le verra rapidement monter dans la hiérarchie, propulsé par son éloquence impressionnante.
En 1987, il a réussi à obtenir son premier poste, celui de député à la Chambre des communes pour Banff and Buchan, une circonscription électorale du Aberdeenshire réputée conservatrice et favorable à l’union avec le Royaume-Uni. Il devient leader du SNP en 1990 et reforme ce parti autrefois marginal et déchiré par les conflits internes, en une force capable de remporter des élections. Reconnu pour ses compétences stratégiques, il abandonne ses originales allégeances à gauche pour défendre une politique plus centriste et réaliste. Vers la fin des années 90, il se détache des nationalistes fondamentalistes pour soutenir le référendum en faveur de la « dévolution » (autonomie régionale) proposée par le gouvernement de Tony Blair.
En 1999, un nouveau parlement régional écossais, appelé « Parlement de Holyrood », est fondé à Edimbourg, près de trois siècles après la dissolution de l’ancien parlement suite à l’Acte d’union en 1707, Westminster devenant le parlement principal du Royaume-Uni. Cette période est vitale : la dévolution, au lieu de supprimer les aspirations à l’indépendance de l’Écosse, les encourage davantage, avec le SNP utilisant pleinement les institutions régionales. En 2007, Alex Salmond conduit le parti à une première victoire à Holyrood, remportant une majorité relative. Puis en 2011, le SNP réalise un grand coup en remportant la majorité absolue, ce qui renforce sa légitimité à Londres, et David Cameron accepte l’idée d’un référendum sur l’indépendance.
Vous avez encore 58.06% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.