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14 octobre 2024 8 h 44 min

Lucas Zito, créateur de lumière imprimée

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Lucas Zito, perché sur son banc de travail, manœuvre délicatement un imposant module translucide de plastique qui ressemble à une montgolfière. Avec précaution, il le déplace le long d’un tube lumineux vertical. Ce tube constitue la colonne centrale d’un luminaire de 4 mètres de haut qui sera exposé à Bruxelles lors de l’exposition organisée par le designer belge Lionel Jadot. Cet objet gigantesque atteint presque le plafond de l’atelier, situé dans une ruelle calme de Romainville, au nord-est de Paris.

« La dernière création que j’ai réalisée de cette envergure était destinée au Salon du meuble de Milan. Techniquement, on pourrait continuer à joindre des modules sans aucune restriction de hauteur, tant qu’on dispose de l’échelle appropriée! », s’exclame Lucas Zito avant de sauter de son établi pour aller chercher une échelle en aluminium au fond de la pièce.

Lucas Zito, ce designer de 31 ans, a aménagé une large et longue pièce, entièrement réhabilitée par ses propres soins, dans un grand bâtiment de tôle grise qu’il partage avec deux autres artistes installées au niveau supérieur. Il a été l’un des premiers à investir ces locaux en 2023, autrefois un atelier de repoussage servant à la production de feuilles de métal, il est maintenant un espace polyvalent qui accueille aussi bien des expositions d’art que des cours de dessin et de yoga. Là où autrefois on martelait des pièces de métal pour l’industrie, Lucas Zito conçoit maintenant des luminaires aériens, dont la fabrication est déléguée à des imprimantes 3D.

Sur des rayonnages en bois composite qui règnent jusqu’au sommet, les composants de la collection Buoy (un terme dérivé du mot anglais buoyancy, signifiant la capacité à flotter) constituent une panoplie d’articles translucides. Ces éléments sont soigneusement catégorisés en fonction de leur position dans la lampe finale: top, middle, bottom (haut, milieu, bas). Les modules, quand ils sont assemblés et collés de manière invisible, peuvent créer jusqu’à « une trentaine de modèles divers », tels que des lampes de table, des luminaires suspendus ou des lampadaires.

Une porte glissante dissimule le centre de production de la manufacture. Dans une salle adjacente, un groupe compact d’imprimantes 3D modèle avec la pointe de leur bec (la petite tête d’où provient le matériau) des formes rainurées en plastique qui ressemblent à de grosses coquilles ou des bouteilles évasées. Ici, la chaleur augmente, l’humidité chute: 25 °C, 51 % d’humidité dans l’air.

« J’aime appeler cet espace la « pièce sèche », où je supervise constamment ces variables. Car bien que le plastique soit souvent associé à l’imperméabilité, il a en fait besoin d’être très protégé de l’humidité pour pouvoir durcir », décrit le créateur, alors que la demi-douzaine de machines continue de vrombir silencieusement.

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