« Même après de nombreuses années, le slogan « Ni partir ni se taire » continue d’inspirer les activistes du Comité de la jupe, établi en 2009 par la théologienne Anne Soupa et la journaliste Christine Pedotti. Ce mouvement féministe catholique, dont les membres persistent à se battre pour l’égalité des sexes tout en conservant leur foi, s’est construit autour de ce mantra. Les deux fondatrices ont très justement décrit leur lancement dans cette cause dans le livre « Les Pieds dans le bénitier » publié par Presses de la Renaissance.
Aujourd’hui, une nouvelle cohorte d’activistes reprend la mission que Mmes Soupa et Pedotti ont initiée, bien que ces dernières ne dirigent plus le mouvement et servent désormais de présidentes honoraires. Au cours des trois dernières années, le comité a entamé une refonte du bureau, maintenant principalement composé de membres de moins de 35 ans. Notons l’exception de la théologienne Sylvaine Landrivon, qui partage la co-présidence avec la mathématicienne Adeline Fermanian.
L’association tient son origine d’une déclaration faite le 6 novembre 2008 par André Vingt-Trois, archevêque de Paris à l’époque. Lorsqu’on lui a demandé si les femmes pouvaient lire la Bible lors des cérémonies, le cardinal a répondu : « Le plus difficile, c’est d’avoir des femmes qui soient formées. Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. »
Le tumulte provoqué par certaines déclarations controversées a mis en lumière le Comité, créé en juin 2009, qui s’est distingué avec plusieurs actions symboliques. Leurs actions étaient bien perceptibles dans les médias non catholiques, depuis les marches des catholiques citoyens jusqu’à la candidature d’Anne Soupa pour la position d’archevêque de Lyon en 2020, (position habituellement occupée par des hommes), y compris l’organisation d’un « conclave des femmes » en 2013 (le mot « conclave » fait référence au lieu où les cardinaux élisent le pape) ou la distribution d’une carte des paroisses d’où les femmes sont exclues des actes liturgiques.
Les luttes de La Jupe (leur surnom interne) se sont diversifiées année après année: depuis le départ, elles ont plaidé pour que les femmes aient accès à des postes de responsabilité au sein de l’église et pour une interprétation moins patriarcale de l’histoire sacrée et de l’anthropologie chrétienne. Leurs revendications se sont progressivement étendues à d’autres sujets en désaccord ferme avec le magistère, comme l’accès des femmes aux ministères ordonnés (prêtrise et diaconat) ou le droit à l’avortement et à la contraception. Même si leur cible principale reste l’Eglise catholique, Le Comité s’adresse également à « toutes les religions », comme mentionné sur leur site internet.
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