La lutte contre le terrorisme, les conflits en Ukraine et au Proche-Orient restent des sujets d’intérêt majeur pour les étudiants qui postulent au Master Géostratégie, défense et sécurité internationale de Sciences Po Aix en 2024. Ces sujets n’ont pas changé depuis l’année précédente, note le directeur du programme, Nicolas Badalassi. Les lettres de motivation montrent clairement l’intérêt des étudiants à comprendre ces actualités internationales, et leur souhait à contribuer dans les domaines de la stratégie, de la négociation, et de la sécurité à l’échelle globale et nationale, pour faire face aux menaces qu’ils identifient.
Le Professeur d’histoire contemporaine souligne que les changements récents dans le paysage international ont eu un effet concret sur l’appétence des étudiants pour leurs formations spécialisées en relations internationales. Ces disciplines, faisant partie des sciences politiques, ont gagné en popularité au cours des dernières années.
Au fil des années, le Master qu’il dirige a augmenté son quota d’étudiants, passant d’une capacité de 15 à 80 places, tout en recevant entre 600 à 700 candidatures. Une tendance qui a commencé à se dessiner suite aux attaques terroristes de 2015, mais également à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, qui a déclenché ce qu’on appelle « l’effet Bataclan ».
Le Master Conflits et Crises Internationales à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne a connu une hausse spectaculaire et sans précédent des candidatures en raison de facteurs tels que « l’effet Bataclan ». Ce phénomène a déclenché un nouvel élan dans les aspirations des étudiants, suscité par les conflits mondiaux récents. Le nombre de candidatures pour ce programme a atteint 2 400 pour seulement 23 places en 2024, contre 1 900 candidatures l’année précédente, rendant le processus de sélection extrêmement compétitif. Grégory Daho, maître de conférences en sciences politiques et responsable actuel du master, a déclaré sur un ton humoristique qu’il n’aurait probablement pas été admis lui-même au vu de la concurrence actuelle.
De plus, le tout aussi populaire Master Relations Internationales à la même université a connu un changement de dynamique. Au début des années 2000, les étudiants s’engageaient habituellement dans les sciences politiques en se concentrant principalement sur les affaires intérieures. Cependant, aujourd’hui, les défis mondiaux tels que les conflits armés proches, les crises environnementales et les attaques terroristes favorisent leur intérêt pour les études politiques au niveau mondial et les incitent à postuler pour ces cursus.
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