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14 octobre 2024 7 h 50 min

Demande énergies fossiles en baisse ?

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« « Selon nos projections, nous pourrions atteindre le sommet de la consommation de toutes les énergies fossiles avant 2030», déclare l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’automne 2023. Ce constat, qui illustre une stagnation possible de la consommation de charbon, de gaz et de pétrole dans les années à venir, n’est pas lié à des engagements climatiques supplémentaires des états. Cette prédiction sans précédent est incluse dans le « World Energy Outlook » (WEO), le rapport annuel de l’AIE, communément appelé la bible du secteur énergétique.

Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE, décrit un tabou existant dans l’industrie de l’énergie traditionnelle qui interdit d’insinuer que la demande pour les trois carburants fossiles – pétrole, gaz et charbon – pourrait décliner de façon permanente. Cependant, d’après de nouvelles prévisions, cette période de croissance qui semblait infinie devrait prendre fin au cours de cette décennie. Il souligne cependant que la baisse attendue est encore loin des efforts nécessaires pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.

Un an après l’annonce, alors que l’AIE se prépare à sortir l’édition 2024 du WEO le mercredi 16 octobre, les débats persistent. Notamment, cette déclaration renforce les critiques émises par une partie du secteur depuis la publication par l’AIE, en 2021, de sa première feuille de route vers la neutralité carbone. C’est une preuve de sa détermination à aborder de front la question du climat et la décarbonisation nécessaire du secteur.
« Évaluation des tendances actuelles » »

En fin septembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), avec laquelle Fatih Birol a collaboré pendant de nombreuses années, a réaffirmé que l’abandon des énergies fossiles est une « illusion ». Comme prévu, des PDG de sociétés pétrolières et gazières partagent ce point de vue. « La transition énergétique actuelle échoue manifestement dans la réalité », a déclaré Amin Nasser, le PDG de Saudi Aramco, à une assemblée d’industriels au Texas (USA) en mars. Il a souligné que malgré d’importants investissements, l’énergie solaire et éolienne ne représente toujours qu’une petite partie de l’énergie mondiale, et que les pays du Sud connaîtront une forte augmentation de leurs besoins énergétiques.

Aux États-Unis, premier pays producteur de pétrole et de gaz, certains représentants du parti républicain ont décrit l’AIE comme « le cheerleader de la transition énergétique ». Des experts comme Robert McNally, conseiller de responsables républicains, estiment que l’organisation « trompe le monde en le menant à croire » que la demande en pétrole et en gaz atteindra prochainement un pic, critiquant « la déformation et la politisation de prévisions jadis respectées ».

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