Le 13 octobre, SpaceX a effectué une avancée remarquable en réussissant à récupérer le premier étage de sa mégafusée Starship lors d’un essai de vol. Cette réalisation a été décisive pour la réutilisation de ce puissant véhicule de lancement. Suite à un vol d’approximativement neuf minutes, l’entreprise a partagé la nouvelle avec enthousiasme, déclarant que « Mechazilla a capturé le booster Super Heavy! ».
Sur Twitter, l’entreprise a appelé cette réussite du nom de sa tour de lancement. À terme, l’objectif est de récupérer et de réutiliser les deux étages de la fusée – qui est la plus grande et la plus puissante du monde – après chaque vol. Cette stratégie pourrait permettre de lancer encore plus de vaisseaux plus rapidement et à des coûts bien inférieurs.
Dans le cadre de son ambition d’utiliser Starship pour coloniser Mars, SpaceX reçoit un niveau élevé d’intérêt de la part de la NASA, qui envisage d’utiliser le vaisseau pour ramener ses astronautes sur la Lune.
Cette réalisation a eu lieu lors du cinquième vol d’essai de Starship, qui a décollé à 7h25 heure locale du Starbase, le port spatial de l’entreprise situé dans le sud du Texas, aux États-Unis.
La fusée est composée du premier étage « Super Heavy » et du vaisseau Starship, qui donne son nom à l’ensemble du véhicule de lancement. Le Super Heavy, qui mesure environ 70 mètres de haut, se détache du vaisseau après l’avoir propulsé à l’aide de ses 33 puissants moteurs. Jusqu’à présent, le Super Heavy finissait sa course en mer, mais SpaceX a réussi à le faire revenir sur son pas de tir, réalisant une manœuvre délicate du premier coup, environ neuf minutes après le décollage.
Avant qu’il n’atteigne le sol, le Super Heavy a été saisi et rendu immobile par des bras mécaniques fixés à la tour de lancement, appelés « les baguettes », comme cela a été observé dans les images en direct de SpaceX. L’entreprise a indiqué avoir consacré des années d’ingénierie et des dizaines de milliers d’heures de travail technique à l’établissement de l’infrastructure requise pour augmenter les chances de succès de cette tentative de capture.
Le Starship poursuivra son voyage jusqu’à ce qu’il atterrisse dans l’océan Indien. Il avait réussi pour la première fois un atterrissage en douceur dans cet océan lors du test de vol précédent, il y a quatre mois. L’image des caméras sur le vaisseau avait lors retransmis une couche de plasma orange lors de son retour de l’espace dû à la friction avec l’atmosphère. Des morceaux s’étaient alors détachés en raison de la pression. Suite à cela, SpaceX a confirmé avoir effectué une refonte totale du bouclier thermique du vaisseau grâce à l’installation de nouvelles tuiles de nouvelle génération.
Le programme Starship de SpaceX avance à un rythme effréné, avec l’envoi de prototypes sans cargo, afin d’adapter rapidement les problèmes détectés lors des vols réels. L’entreprise s’est récemment plainte ouvertement de la lenteur du régulateur américain de l’aviation (Federal Aviation Administration, FAA), responsable des permissions de vol. L’entreprise a exprimé son indignation dans un communiqué inhabituellement long en septembre, affirmant qu’il faut plus de temps pour répondre aux formalités administratives requises pour l’obtention d’un permis de lancement d’une fusée qu’à sa conception et à sa construction.
Au fil du temps, Elon Musk a changé son orientation politique et exprime désormais ouvertement son soutien à Donald Trump pour l’élection présidentielle du 5 novembre, tout en demandant la démission du chef de la FAA. SpaceX, sa compagnie d’exploration spatiale, est au centre de controverses en raison d’accusations de pollution environnementale. Ces allégations sont principalement liées à l’énorme quantité d’eau utilisée pour chaque lancement de Starship lors de l’allumage des moteurs, dans le but de minimiser les ondes sonores et les vibrations. Ce système a été mis en place après qu’un essai de vol en avril 2023 a causé des dommages à la plate-forme de lancement en raison de la force du décollage, provoquant la dispersion de débris et la formation d’un nuage de poussière. Plusieurs groupes de défense de l’environnement critiquent les conséquences néfastes des activités de SpaceX sur la faune locale, car le site de lancement se trouve à proximité d’une réserve protégée.