La commission indépendante internationale des Nations Unies affirme que le secteur de la santé de Gaza a été délibérément ruiné après plus d’un an de conflit, accusant Israël d’être à l’origine de cette dévastation. Le jeudi 10 octobre, la commission a déclaré que l’infrastructure médicale et le personnel étaient ciblés, et que le siège intensifié de la région palestinienne répondait à une forme de « punition collective » envers les Palestiniens de Gaza.
Selon le rapport de la commission, dirigée par la juriste sud-africaine Navi Pillay et incluant deux autres experts, l’un indien et l’autre australien, les attaques sur le personnel médical et les établissements médicaux font partie d’une offensive plus étendue des forces sécuritaires israéliennes contre la démographie et l’infrastructure physique de Gaza, et des mouvements visant à élargir l’occupation. Ils persistent à dire que les forces de sécurité israéliennes ont tué, blessé, arrêté, maltraité et torturé du personnel médical de manière délibérée, ciblant également les véhicules médicaux. Leurs actions sont, selon eux, assimilables à des «crimes de guerre» et à des «crimes contre l’humanité».
L’étude livrée jeudi, d’environ vingt pages, se rapporte à la phase allant d’octobre 2023 – le début de l’agression israélienne à Gaza en rétorsion à l’assaut agressif du Hamas envers l’État juif – jusqu’à août 2024. Elle dispute, à maintes reprises, la version israélienne qui défend l’intervention de l’armée par la présence de militaires palestiniens dans ces établissements de santé, soutenant n’avoir pas « découvert la preuve ». Ceci est notamment le cas pour la visée, en novembre, des unités de maternité et de soins intensifs de l’hôpital Al-Shifa, celui de l’hôpital turc dans la même période, situé dans le milieu du territoire, ainsi que celui de l’hôpital Al-Awda, dans le Nord, entre novembre et janvier. À propos des conflits qui ont eu lieu autour de l’hôpital Al-Shifa, en mars, « malgré la présence de mille de civils », la commission reproche aux deux camps d’avoir enfreint le droit humanitaire international.
Le Hamas aussi pointé du doigt
Les chercheurs ont effectué leur investigation à distance. Les autorités israéliennes n’ont pas répondu à leurs demandes, contrairement aux responsables palestiniens et au département de la santé à Gaza, à l’autorité du Hamas.
Le document critique non seulement la situation du domaine médical à Gaza, mais il exprime aussi une forte désapprobation envers une politique caractérisée par de « graves infractions récurrentes » (comme la torture, l’humiliation, la violence sexuelle, les arrestations en grand nombre, incluant les mineurs) commises contre les Palestiniens détenus en Israël. Il pointe du doigt le discours de certains responsables israéliens, y compris de nombreux membres du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, qui visent à justifier la vengeance et la violence. Cette analyse critique également le Hamas et ses alliés à Gaza : ils sont accusés de commettre des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité » contre les otages retenus à Gaza, y compris la torture, les mauvais traitements, les viols et la violence sexuelle.
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