« A deux pas du parc Montsouris, Alice Félix offre des cours de maniement d’un « tufting gun » dans un petit atelier au cœur du 14e arrondissement de Paris. Cet outil, une fois chargé de laine, permet de tapisser des parties d’un motif préalablement dessiné sur une toile tendue, donnant naissance à une variété de créations textiles douillettes, allant de tapis aux coussins, en passant par des bordures de miroirs et des décorations murales. Alice Félix, qui a 23 ans et travaille pour son propre compte depuis trois ans, estime que le potentiel créatif de cet outil est extraordinaire, offrant une liberté totale en matière de couleurs et de formes.
L’intérêt pour le tufting, ou touffetage, a explosé pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 en 2020, après une chute de popularité dans les années 1970. Bien que ses origines soient mystérieuses, cette pratique a bénéficié d’une renaissance grâce à la montée des activités créatives encouragées par le confinement.
Quatre ans plus tard, la ‘tufting mania’ ne montre aucun signe de ralentissement. Les tutoriels, livres et ateliers sur le sujet se multiplient partout en France. Selon Etsy, le premier site mondial pour la vente d’articles faits à la main et d’occasion, les recherches pour ce passe-temps auraient augmenté de 172 % en 2022 et de 35 % pour les tapis touffus seuls. L’année 2024 n’est pas encore terminée, mais le nombre de participants aux ateliers a déjà doublé par rapport à 2023, comme en témoignent les données du site Wecandoo, qui met en relation les artisans et les particuliers. »
L’artiste autodidacte Alice Félix anime en moyenne trois sessions de deux heures par semaine, à 90 euros chacune. La participation est limitée à sept personnes par atelier pour assurer un espace suffisant, et les places sont rapidement réservées. Chaque mois, environ cent personnes viennent pour apprendre et s’amuser avec la technique Tufteuse. Devant l’ampleur de la demande, et pour se donner du temps à ses propres créations, Alice travaille en collaboration avec d’autres professionnels comme Zoé Mataix, une créatrice textile qui a animé l’atelier ce jour-là.
Dans une procédure un peu inverse de l’habituel, après fournir quelques explications techniques, la jeune artiste vêtue d’une robe à fleurs supervise les débuts des novices dans l’art du tufting. Elle les encourage à exercer une pression soutenue sur la toile de moine, qui est le type de canevas utilisé, et à s’assurer que leur pistolet est chargé de trois fils. La technique requiert le tracé d’une ligne de haut en bas, et elle conseille aux débutants de faire quelques essais au préalable.
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