L’hydrogène a suscité un vif intérêt mondial depuis 2020. Bien que ce combustible ait l’avantage de ne pas produire de CO2 lorsqu’il est utilisé, sa production nécessite malheureusement l’utilisation de combustibles fossiles comme le gaz, le charbon ou le pétrole. Ainsi, l’industrie de l’hydrogène « gris » compte actuellement pour 2% des émissions mondiales de CO2.
Le 27 septembre, la Commission européenne a suggéré une nouvelle méthode de calcul pour déterminer les émissions produites par la production des carburants à faible émission de carbone, y compris l’hydrogène. Cette méthode est ouverte à la consultation jusqu’au 25 octobre. Il existe deux méthodes concurrentes qui permettent de produire de l’hydrogène de façon beaucoup plus propre.
Le premier processus, nommé « hydrogène vert » par ses partisans, repose sur une technique dite « électrolyse de l’eau ». Cette technique ne produit pas, ou très peu, de CO2 lors de la production, car la molécule est fabriquée à partir d’électricité renouvelable et d’eau. Cependant, cette technique ne représente encore que 0,1% de la production mondiale d’hydrogène et reste à l’étape de la promesse. Les investissements substantiels nécessaires pour mettre en place cette nouvelle industrie ont du mal à se matérialiser, l’hydrogène vert étant encore deux à trois fois plus cher que l’hydrogène fossile.
Selon les acteurs industriels du secteur pétrolier et gazier, un autre procédé connu sous le nom d' »hydrogène bleu » fait l’objet d’une grande admiration. TotalEnergies l’a renommé « hydrogène propre », et sa production serait « économiquement profitable », comme l’affirmé par la société italienne ENI et la compagnie anglo-neerlandaise Shell. Ce serait l’une des « technologies éprouvées » permettant de purifier la production d’électricité, du béton, des produits chimiques et de l’acier, selon la major américaine ExxonMobil. BP demande un soutien public pour stimuler la production à grande échelle. L’hydrogène bleu serait essentiel pour atteindre les cibles climatiques, selon le géant pétrolier norvégien Equinor.
La production de l’hydrogène bleu est un processus énergivore pour l’environnement. Il requiert la purification des émanations de combustion par des équipements industriels spéciaux capables de capturer une portion de molécules de carbone. Les industriels peuvent donc continuer à opérer les sites de production en cours et le matériel associé à l’extraction du gaz naturel en ajoutant une unité de capture de carbone couplée à une infrastructure de transport et de stockage, voire en investissant dans de nouvelles capacités de production, ce qui entraine une dépendance prolongée aux énergies fossiles.
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