Dans un document obtenu le 12 octobre par l’Agence France-Presse (AFP), on apprend que le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz a adouci son projet visant à renforcer la politique d’accueil des demandeurs d’asile, suite à des attaques au couteau mortelles qui ont secoué l’Allemagne. Une proposition clé de ce texte, présentée initialement fin août, envisageait de mettre fin aux aides pour les demandeurs d’asile qui étaient entrés dans un autre État membre de l’Union européenne (UE) avant de arriver en Allemagne.
Toutefois, les partis de la coalition gouvernementale, composée du SPD d’Olaf Scholz, des Verts et des Libéraux, ont intégré des exemptions à cette proposition. Une annulation totale des aides ne serait prévue que si le retour de l’asile dans le premier pays de l’UE qu’ils ont touché « est légalement et effectivement possible », précise le document. Une exception est également faite pour les enfants.
Selon le député SPD Dirk Wiese, ces adaptations ont été faites pour éviter de créer une situation de sans-abrisme ou de précarité parmi les demandeurs d’asile, dont la responsabilité serait attribuée à un autre Etat membre de l’UE. Cette mise à jour sera débattue au parlement d’ici vendredi.
En août, le gouvernement a proposé un plan suite à un triple homicide perpétré à Solingen par un Syrien suspecté d’être lié à l’Etat islamique. En juin, un autre incident impliquant une attaque au couteau survenue à Mannheim lors d’un rassemblement anti-islam et attribuée à un Afghan, a entraîné la mort d’un policier qui était intervenu. Ces tragédies ont stimulé la montée du parti d’extrême droite AfD, opposé à l’immigration, qui a remporté pour la première fois une élection régionale en septembre et a atteint des records historiques dans deux autres régions.
Le gouvernement a également présenté un « paquet de mesures de sécurité » qui prévoit de faciliter l’expulsion des réfugiés ayant utilisé des armes, de limiter le port d’armes blanches et d’élargir les pouvoirs des autorités. Cependant, ces mesures ont été jugées insuffisantes par l’opposition conservatrice. Un de leurs députés, Thorsten Frei, a critiqué le projet de loi modifié, déclarant au journal Rheinische Post que les réfugiés, pour lesquels l’Allemagne n’est pas responsable, « continueront à se cacher derrière de soi-disant exceptions ».
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