La mise en examen de trois individus a eu lieu un an après le meurtre brutal de Dominique Bernard, qui a eu lieu devant le complexe scolaire Gambetta-Carnot à Arras le 13 octobre 2023. L’accusé principal, Mohammed Mogouchkov, est un jeune homme de 21 ans d’origine russe ingouche. Mogouchkov, ancien élève du professeur Bernard et connu des services de renseignements pour sa radicalisation islamiste, a été mis en examen dès le 17 octobre pour « meurtre et tentatives de meurtre en lien avec une entreprise terroriste », ainsi que pour « association de malfaiteurs terroristes criminels ». Son frère cadet et son cousin mineur font également partie des accusés.
Mogouchkov, qui a non seulement assassiné Dominique Bernard mais a également gravement blessé un autre professeur qui avait tenté d’intervenir, a été maîtrisé par la police à l’aide d’un Taser quelques minutes après le début de son assaut. Cela fait de lui l’un des rares djihadistes de premier plan à être arrêté vivant.
Pendant les interrogatoires, Mogouchkov prétend qu’il a délibérément choisi de viser Bernard, un professeur de français, en raison de la nature des matières qu’il enseignait, notamment « la passion, l’amour, l’adhésion au système global de la République, de la démocratie, des droits de l’homme ». Cependant, une source proche de l’enquête recommande la prudence et suggère que ces affirmations, qui suggèrent une préméditation du meurtre de Bernard, doivent être examinées avec soin.
Le texte se termine par « Périple meurtrier de huit minutes », indiquant la durée de l’attaque de Mogouchkov.
Il est indéniable que l’agresseur avait prévu de cibler un enseignant d’histoire-géographie, semblable à Abdoullakh Anzorov, le meurtrier russe d’origine tchétchène de Samuel Paty, qui a été assassiné près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) en octobre 2020. Mohammad Mogouchkov, lors de sa trajectoire mortelle de huit minutes, avait posé des questions sur le sujet d’enseignement à ceux qu’il rencontrait, épargnant ainsi un professeur de mathématiques, selon Isabelle Bernard, la femme du défunt professeur.
Son désir de se détacher de la France est indiscutable : « Oh français, peuple de lâcheté et de non-croyants. J’ai été dans vos écoles, j’ai vécu parmi vous pendant de nombreuses années, sans frais. (…) Vous m’avez enseigné ce qu’est la démocratie et les droits de l’homme, et vous m’avez poussé vers l’enfer », a-t-il clairement exprimé. Au cours de l’enquête, Mohammad Mogouchkov a insisté sur le fait qu’il avait agi seul, en élaborant un plan « une à trois semaines » avant l’attentat. Dans une vidéo qu’il a publiée avant l’attaque, il avait déjà revendiqué son acte au nom de l’Organisation de l’État Islamique (EI).
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