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12 octobre 2024 6 h 53 min

Accord financier avec accusatrices

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La Communauté de l’Emmanuel, l’un des mouvements catholiques charismatiques les plus influents en France, a déclaré avoir conclu un accord financier avec deux femmes qui avaient porté des accusations d’abus sexuels contre l’un de ses membres cléricaux, Benoît Moulay. Les femmes, qui sont de Le Mans et de Rennes, ont cherché une compensation pour les torts causés par M. Benoît M, ancien prêtre du diocèse du Mans et membre de la Communauté de l’Emmanuel, selon une déclaration de la communauté datée du 11 mai 2023. M. Moulay a été démis de ses fonctions ecclésiastiques pour abus sexuels et de pouvoir. Cependant, le montant de l’accord conclu entre les parties n’a pas été révélé. Le communiqué conjoint des victimes et du mouvement religieux souligne leur volonté de contribuer à la réparation des préjudices subis, tout en précisant que l’accord n’implique pas une responsabilité juridique de leur part. Les femmes, identifiées sous les pseudonymes Marie et Flore, avaient intenté une action en justice contre la communauté en juillet pour obtenir une compensation pour leurs préjudices. Elles accusent M. Moulay de les avoir violées en exploitant son ascendant sur elles, selon la documentation que l’Agence France-Presse a pu examiner.

La catholique Marie a signalé avoir été agressée sexuellement par un prêtre du diocèse du Mans en septembre 2010 et a indiqué que ces abus sexuels ont continué dans les mois qui ont suivi. Le prêtre, le père Moulay, qui a par la suite servi dans le diocèse de Rennes, aurait également agressé sexuellement Flore de la même façon, alors qu’il était son confesseur habituel, selon l’assignation judiciaire. Le document révèle également que le père Moulay avait admis lors d’une procédure pénale à Rennes en juillet 2020 que ses victimes n’avaient pas donné leur consentement, mais l’affaire a été classée sans suite.

Un autre prêtre, membre de longue date de l’Emmanuel, a été inculpé à Tours en avril 2024 pour des agressions sexuelles sur deux femmes adultes, abusant de l’autorité que sa position lui conférait.

L’Église catholique, confrontée à des scandales d’agressions sexuelles depuis des années, a mis en place plusieurs mécanismes de réparation et de services d’écoute. En novembre, la Conférence des évêques de France présentera son programme destiné aux adultes survivants d’abus sexuels au sein de l’Église.