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11 octobre 2024 16 h 44 min

Solitude du metteur en scène

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D’après les données du groupe de protection sociale Audiens, le nombre de personnes en France qui ont été déclarées metteurs en scène par leurs employeurs en 2023 atteint 10 884. Ce chiffre comprend des individus travaillant dans des théâtres privés et publics, diverses formations et le secteur de l’événementiel. Ces chiffres soulèvent la question de combien parmi ces 10 884 metteurs en scène sont passés inaperçus par rapport à une minorité qui a gagné une reconnaissance nationale.

Selon les données, 8 139 metteurs en scène ont touché moins de 6 000 euros en termes de rémunération annuelle. Cela souligne les défis que le métier imposent, considérant les différentes réalités qu’il couvre et les compétences de gestion d’entreprise nécessaires. Les responsabilités sont diverses, allant de la direction d’une équipe à la recherche de financements et de lieux pour leurs productions, rendant la finalisation des projets incertaine.

De plus, il y a une abondance de compagnies de théâtre en quête de subventions dans un environnement d’argent insuffisant au sein d’une institution publique, exacerbé par l’augmentation du coût de la vie. En fin de compte, cela a conduit à des spectacles qui ne durent pas longtemps après leur création à cause de ressources limitées.

Dans ce climat économique difficile où la rivalité est plus susceptible de diviser qu’unir, le lancement des Assises nationales de la mise en scène en 2024 offre une plateforme pour une réflexion collective. Depuis septembre, ces assises ont commencé une tournée à travers différents théâtres jusqu’en janvier 2025.

Le Syndicat National des Metteurs et Metteuses en Scène (SNMS) a initié une série de forums à travers le pays, à commencer par Lille. L’atmosphère y était cataclysmique avec la présence d’une coquille d’avion écrasée sur scène, un décor qui évoquait une scène de tragédie, peut-être une métaphore, voire une prophétie.

Des rassemblements de metteurs en scène ont également eu lieu à Strasbourg, Paris, Poitiers, Rennes, Marseille, Lyon et Toulouse, avec pour objectif de discuter des défis contemporains du métier. C’est une première dans l’histoire de cet art et de cette profession – une occasion de réflexion nationale, inclusive et ouverte sur la réalité de la mise en scène en tant que champ artistique et sur le rôle de la direction dans la société actuelle. Le SNMS souligne ceci dans son plan d’action.

Cette initiative n’est pas apparue sans raison. Elle est en réponse à un sentiment d’isolement ressenti par de nombreux artistes qui cherchent à sortir de leur routine pour partager leurs expériences. Le reste de cet article est uniquement accessible aux abonnés.