Les « lettres plafonds » envoyées en août par l’ancien premier ministre, Gabriel Attal, n’ont pas causé de modifications dans le domaine de l’éducation nationale. Le budget de la mission « enseignement scolaire », étant le plus grand budget gouvernemental, est estimé à 64,5 milliards d’euros pour 2025, soit une légère augmentation comparée à 2024 avec 64,4 milliards, comme indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) 2025 dévoilé le jeudi 10 octobre. De ce montant, l’éducation nationale recevra 63 milliards d’euros, ce qui est presque identique à ce qui a été prévu dans le PLF 2024.
Nicole Belloubet, qui a quitté son poste au ministère situé Rue de Grenelle, a averti que la stabilité de ces montants nécessitera un contrôle budgétaire rigoureux. Cela est dû à l’augmentation naturelle du budget de l’éducation nationale en raison de la progression professionnelle du personnel.
Le ministère a souligné une augmentation de « 834 millions d’euros » par rapport au budget qu’Anne Genetet, la nouvelle ministre, a trouvé à son arrivée. Cependant, cette hausse est trompeuse car le budget de l’éducation nationale avait été réduit de près de 700 millions d’euros en février dans le cadre d’un plan d’économie. « Ces réductions seront annulées en 2025 et l’éducation nationale bénéficiera d’une enveloppe supplémentaire », a déclaré le ministère.
La réforme de la formation a été interrompue.
L’éducation nationale sera principalement affectée par les réductions de postes dans la fonction publique, avec une perte nette de 2 000 emplois, sur les 2 200 supprimés au niveau de l’État. Plus de 4 000 postes d’enseignants seront supprimés, dont 3 155 dans l’enseignement public primaire et 181 dans l’enseignement public secondaire, avec le solde affectant l’enseignement privé. Toutefois, 2 000 postes d’aides pour les élèves handicapés seront créés, ce qui compense en partie la perte globale au niveau du ministère. Le ministère justifie ces suppressions importantes de postes, les plus élevées depuis quinze ans, par la diminution de 97 000 élèves à l’horizon 2025.
Quant aux réformes, celle concernant la formation, interrompue dernièrement à cause de la démission du gouvernement Attal, ne sera pas mise en place pour les concours 2025 et ne figure donc pas dans le budget. Il était également prévu d’étendre les groupes de besoin au niveau des classes de 4e et 3e à la rentrée 2025, mais les postes nécessaires à cette réforme n’ont pas été budgétisés. En effet, le nouveau ministre souhaite d’abord discuter avec les enseignants et les syndicats, puis réviser les évaluations menées par l’inspection générale et la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance concernant les deux niveaux existants, avant de prendre une décision, selon son entourage.
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