L’homme d’affaires britannique Waheed Alli, de 59 ans, provenant d’une humble origine, s’est hissé au rang de millionnaire. Avant d’être relié au scandale des « freebies », ces donations offertes par le premier ministre du parti travailliste Keir Starmer, Alli restait relativement discret malgré sa fortune construite dans l’industrie audiovisuelle. Fils d’un mécanicien Guyanais et d’une infirmière de Trinité-et-Tobago, il a abandonné l’école à l’âge de 16 ans. Mais à peine 15 ans plus tard, il est devenu millionnaire et membre de la Chambre des lords. Ouvertement homosexuel et de confession musulmane, Alli a défendu les droits LGBT pendant de nombreuses années.
Le milieu de l’année dernière, Lord Alli est devenu une source majeure de problèmes pour Keir Starmer. Alli a donné plus de 600 000 livres sterling, soit 717 000 euros, au Parti travailliste entre 2019 et juin 2024, dont plus de 100 000 livres sterling ont été directement offerts à Starmer, qui a utilisé cette fortune pour renouveler sa garde-robe ainsi que celle de sa femme, changer ses lunettes, et loger un de ses enfants dans le coeur de Londres. Il a prodigué sa générosité à d’autres figures du gouvernement, notamment à Angela Rayner, la vice-première ministre, et à Liam Conlon, fils de Sue Gray. Waheed Alli a également bénéficié d’un accès total à Downing Street grâce à un badge spécial, qui lui a été retiré suite au scandale. Ainsi, il a ravivé un débat national autour de la corruption.
Les dons généreux ont suscité l’indignation du public, en particulier lorsque Keir Starmer a présenté un budget d’automne rigoureux aux britanniques, incluant notamment l’élimination d’une aide financière permettant à onze millions de retraités de régler leurs factures énergétiques. Il n’y a aucune preuve que Keir Starmer ait enfreint les règles du Parlement, qui ne fixent aucune limite pour les contributions aux partis politiques ou aux personnalités, du moment qu’elles sont officiellement déclarées. Cependant, de nombreux spécialistes et journalistes se questionnent sur la nécessité d’interdire purement et simplement tous les cadeaux. Le scandale fait écho, à une échelle plus réduite, au tapage provoqué par les notes de frais excessives à la fin des années 2000 qui avait secoué Westminster, entraînant le départ de nombreux membres du parlement des deux partis et l’établissement de nouvelles règles de transparence. Il reste 20,96% de cet article à lire. La suite est disponible pour les abonnés uniquement.
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