La tension croissante entre la Ligue de football professionnel (LFP), dirigée par Vincent Labrune, et le comité d’information du Sénat sur « l’implication des fonds d’investissement dans le football français » est palpable. Avec le rapporteur Michel Savin (Isère, Les Républicains, LR) devant présenter son compte-rendu à la fin d’octobre, la LFP a adressé une lettre cinglante au président du Sénat, Gérard Larcher, pour le « mettre en garde » contre les positions et les messages de cette mission, qu’elle juge comme répondant à un « agenda politico-média non divulgué » et qu’elle perçoit comme une « interférence insupportable dans les affaires courantes ». Ces tensions ont été particulièrement évidentes lors de la réélection de M. Labrune le 10 septembre.
Dans une correspondance datée du 4 octobre et également envoyée à la Fédération française de football, dont le journal Le Monde a eu connaissance, la LFP a exprimé sa colère face au communiqué de presse du 2 octobre publié sur le site du Sénat par M. Savin et Laurent Lafon (Val-de-Marne, Union des démocrates et indépendants), président de la mission. Les membres du Sénat critiquaient une « baisse illusoire » du salaire de Vincent Labrune dans un contexte d’échec de l’attribution des droits de diffusion de Ligue 1 cet été.
Selon les informations de L’Equipe, les deux sénateurs avaient regretté que le salaire de Labrune ait été doublé en 2022, la veille de l’annonce par la Ligue d’une réduction de 30% de ce salaire (de 1,2 million d’euros annuels à 840 000 euros), approuvée par le conseil d’administration. Ils ont tout autant regretté que M. Labrune ait renoncé à son « indemnité forfaitaire de fin de mandat » de 5,4 millions d’euros.
La LFP critique vivement la manière dont sa mission d’information est actuellement perçue, suggérant qu’elle est plutôt considérée comme une opportunité d’émettre des jugements publics sur toutes les décisions prises au sein de l’organisation.
Elle exprime fortement son mécontentement face aux « accusations masquées en interrogations », ainsi qu’aux représentations insinuantes et biaisées de l’état actuel du football français. Parmi les exemples d’attaques considérées par la LFP comme une exploitation politique et médiatique se trouve une interview accordée par M. Savin à L’Equipe le 27 juin, suite à l’audition de M. Labrune au Sénat. De plus, lors d’une conférence de presse tenue par deux parlementaires le 12 septembre, suite à un contrôle sur pièces effectué au siège de la LFP à Paris. Les sénateurs ont été accusés par l’organisation d’avoir exprimé de nombreux jugements précipités et suppositions sans aucun fondement objectif. Cependant, la suite de cet article est exclusive aux abonnés.
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